
MYOPUS GRADUS
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Re: MYOPUS GRADUS
déstabilisante... 

Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Re: MYOPUS GRADUS
Oui !Montparnasse a écrit :déstabilisante...

Re: MYOPUS GRADUS
" MYOPUS GRADUS " épisode 13 :
" - Non, répondit-elle. Ton score montre que tu ne maîtrises pas assez bien ce sujet. Un peu de patience ! me dit alors cet ange aux yeux doux alors qu'elle annonçait ce qui était pour moi un verdict déshonorant ! Regarde ton camarade Patrick (c'était Myopus ! ). Tous ses scores sont réussis, il maîtrise la langue, il est au grade 7. Ce n'est pas ton cas, du moins pas encore, murmura cet être éthéré au moment où elle me tranchait la tête. Car ses propos étaient pour moi comme le couperet de la guillotine s'abattant sur ma nuque !
Face à l'opprobre, jetée pour l'instant dans la fange des ignorants, je fis néanmoins et ce, très vite, quelques brasses pour relever mon honneur, jetai le gant à la face de mon ennemi et décidai de relever le défi. Dès la prochaine leçon.
Pour l'heure, et comme tous les autres élèves, j'avais à apprendre par cœur une poésie de mon choix que nous devions réciter à haute voix devant la classe, la semaine suivante. Le panel était large. Décider seule du texte poétique que j'allais déclamer était un challenge terrible. Au vu de mes connaissances littéraires assez vastes, les textes que j'aimais étaient très nombreux. C'était justement le problème... "
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" - Non, répondit-elle. Ton score montre que tu ne maîtrises pas assez bien ce sujet. Un peu de patience ! me dit alors cet ange aux yeux doux alors qu'elle annonçait ce qui était pour moi un verdict déshonorant ! Regarde ton camarade Patrick (c'était Myopus ! ). Tous ses scores sont réussis, il maîtrise la langue, il est au grade 7. Ce n'est pas ton cas, du moins pas encore, murmura cet être éthéré au moment où elle me tranchait la tête. Car ses propos étaient pour moi comme le couperet de la guillotine s'abattant sur ma nuque !
Face à l'opprobre, jetée pour l'instant dans la fange des ignorants, je fis néanmoins et ce, très vite, quelques brasses pour relever mon honneur, jetai le gant à la face de mon ennemi et décidai de relever le défi. Dès la prochaine leçon.
Pour l'heure, et comme tous les autres élèves, j'avais à apprendre par cœur une poésie de mon choix que nous devions réciter à haute voix devant la classe, la semaine suivante. Le panel était large. Décider seule du texte poétique que j'allais déclamer était un challenge terrible. Au vu de mes connaissances littéraires assez vastes, les textes que j'aimais étaient très nombreux. C'était justement le problème... "
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Re: MYOPUS GRADUS
Sacré Myopus ! j'attends la suite l'oreille ouverte à l'aventure !
Trois semaines(,) coincée dans la zone rouge Les trois vertes
Trois semaines(,) coincée dans la zone rouge Les trois vertes
Re: MYOPUS GRADUS
" Myopus gradus " épisode 14 :
" J'hésitai longuement entre un lai de Marie de France, poétesse du XIIème siècle et une fable de La Fontaine...
Marie de France ? Ses lais comptaient quelques centaines de vers chacun et cet exercice de mémorisation s'avérait vraiment trop difficile surtout qu'ils avaient été écrits en anglo-normand et traduits en proto-français au moment où l'on passait en langue d'oïl au Nord de la Loire !... La Fontaine ? Des animaux personnifiés, c'était amusant et satirique à souhait mais cela manquait de lyrisme à une époque où mon âme passionnée s'exaltait d'horizons grandioses et du mal-être romantique. A bien considérer, il n'y avait par conséquent que les poètes du Grand siècle qui puissent répondre à ces critères. Un fragment des Contemplations de Victor Hugo, un Parnassien tel Leconte de Lisle, un Tristan Corbière plus tardif dans le XIXème siècle ?... Voyons... Lequel de ceux-ci permettait le mieux une diction parfaite, un lyrisme vibrant, l'expression exaltée de sentiments intimes ?
A compulser divers ouvrages, j'optai pour « Ophélie » d'Arthur Rimbaud. Il me semblait qu'avant sa période symboliste, le jeune homme talentueux avait conservé la métrique, l'imagerie, la force élégiaque de ses pairs, une décennie auparavant. Ce personnage d'Ophélie, inspiré du « Hamlet » de Shakespeare comptait neuf quatrains. C'était suffisant pour mettre en valeur les accents prosodiques, évoquer la personnification de la nature qui berce éternellement le fantôme de la jeune noyée se suicidant en pleine crise de folie, insuffler la force tragique de ce poème si mélancolique ! C'était exquis ! J'arrêtai mon choix sur celui-là.
Je passais un bon moment sur la première strophe. Oui, travailler son entrée, la mise en contexte, charmer l'auditeur, captiver son attention, le prédisposer à l'envolée lyrique dès la seconde strophe... : la clé de la réussite se trouvait d'abord là.
Il fallait donc commencer par la puissance de l'éloquence dès les premiers vers :
« Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles
On entend, dans les bois lointains, des hallalis. »
Une fois passé cette ouverture, le lecteur serait séduit, j'en étais convaincue ! Il me fallut plusieurs jours pour mener à bien cet exercice et m'entraînant sans cesse devant le miroir, travaillant ma gestuelle tout autant que mon élocution, je déclamai avec passion cette poésie délectable, nectar en alexandrins ! Je faisais tonner l'avant-dernière strophe comme personne :
" Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle ! " ( j'adorais surtout ce « Pauvre folle ! » : je le faisais résonner à la Sarah Bernardt , dans « Phèdre »... Il me semblait que la célébrissime tragédienne incarnait la diction parfaite). Ma méconnaissance du sujet me laissait penser que c'était un modèle de perfection oratoire toujours d'actualité...
Puis venaient les vers suivants :
" Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu ! ".
Je prenais soin de travailler le roulement des « r » et l'envolée des « f » pour rendre l'impression apocalyptique de ce dernier vers et à l'acmé de sa chute, je prenais soin de radoucir et de réciter, dans un souffle exsangue, la dernière strophe :
« - Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys. »
C'était magnifique ! "
" J'hésitai longuement entre un lai de Marie de France, poétesse du XIIème siècle et une fable de La Fontaine...
Marie de France ? Ses lais comptaient quelques centaines de vers chacun et cet exercice de mémorisation s'avérait vraiment trop difficile surtout qu'ils avaient été écrits en anglo-normand et traduits en proto-français au moment où l'on passait en langue d'oïl au Nord de la Loire !... La Fontaine ? Des animaux personnifiés, c'était amusant et satirique à souhait mais cela manquait de lyrisme à une époque où mon âme passionnée s'exaltait d'horizons grandioses et du mal-être romantique. A bien considérer, il n'y avait par conséquent que les poètes du Grand siècle qui puissent répondre à ces critères. Un fragment des Contemplations de Victor Hugo, un Parnassien tel Leconte de Lisle, un Tristan Corbière plus tardif dans le XIXème siècle ?... Voyons... Lequel de ceux-ci permettait le mieux une diction parfaite, un lyrisme vibrant, l'expression exaltée de sentiments intimes ?
A compulser divers ouvrages, j'optai pour « Ophélie » d'Arthur Rimbaud. Il me semblait qu'avant sa période symboliste, le jeune homme talentueux avait conservé la métrique, l'imagerie, la force élégiaque de ses pairs, une décennie auparavant. Ce personnage d'Ophélie, inspiré du « Hamlet » de Shakespeare comptait neuf quatrains. C'était suffisant pour mettre en valeur les accents prosodiques, évoquer la personnification de la nature qui berce éternellement le fantôme de la jeune noyée se suicidant en pleine crise de folie, insuffler la force tragique de ce poème si mélancolique ! C'était exquis ! J'arrêtai mon choix sur celui-là.
Je passais un bon moment sur la première strophe. Oui, travailler son entrée, la mise en contexte, charmer l'auditeur, captiver son attention, le prédisposer à l'envolée lyrique dès la seconde strophe... : la clé de la réussite se trouvait d'abord là.
Il fallait donc commencer par la puissance de l'éloquence dès les premiers vers :
« Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles
On entend, dans les bois lointains, des hallalis. »
Une fois passé cette ouverture, le lecteur serait séduit, j'en étais convaincue ! Il me fallut plusieurs jours pour mener à bien cet exercice et m'entraînant sans cesse devant le miroir, travaillant ma gestuelle tout autant que mon élocution, je déclamai avec passion cette poésie délectable, nectar en alexandrins ! Je faisais tonner l'avant-dernière strophe comme personne :
" Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle ! " ( j'adorais surtout ce « Pauvre folle ! » : je le faisais résonner à la Sarah Bernardt , dans « Phèdre »... Il me semblait que la célébrissime tragédienne incarnait la diction parfaite). Ma méconnaissance du sujet me laissait penser que c'était un modèle de perfection oratoire toujours d'actualité...
Puis venaient les vers suivants :
" Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu ! ".
Je prenais soin de travailler le roulement des « r » et l'envolée des « f » pour rendre l'impression apocalyptique de ce dernier vers et à l'acmé de sa chute, je prenais soin de radoucir et de réciter, dans un souffle exsangue, la dernière strophe :
« - Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys. »
C'était magnifique ! "
Re: MYOPUS GRADUS
Merci Liza pour tes encouragements ! smiley très grand sourire , ça me fait plaisir!
Il me reste 3 épisodes avant la fin... que je n'ai toujours pas écrite...
A+
Il me reste 3 épisodes avant la fin... que je n'ai toujours pas écrite...
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Re: MYOPUS GRADUS
"Un souffle exsangue" : quelle audace ! 

Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Re: MYOPUS GRADUS
Incorrigible Liza !
Prolifique Dona, j’ai du mal à suivre le rythme.
Après une journée difficile, ton histoire est agréable à mon oreille curieuse de tes mots.
J’aurai choisi d’autres lemmes, mais chacun son style
Comptait neuf quatrains.
Captiver son attention.
Puis venaient les vers suivants.
L’accent de la majuscule change l’accord, ce n’est pas le cas ici, mais :
A compulsé
À compulser
L’acmé de sa chute : belle image, bravo pour cette figure de style du genre oxymoron.
Un lai de Marie-France, tu fais aussi la chasse à la poussière dirait-on ! Qui emploie de genre de mots à part Dona !
Comment faites-vous pour "citer" ?
Prolifique Dona, j’ai du mal à suivre le rythme.
Après une journée difficile, ton histoire est agréable à mon oreille curieuse de tes mots.
J’aurai choisi d’autres lemmes, mais chacun son style
Comptait neuf quatrains.
Captiver son attention.
Puis venaient les vers suivants.
L’accent de la majuscule change l’accord, ce n’est pas le cas ici, mais :
A compulsé
À compulser
L’acmé de sa chute : belle image, bravo pour cette figure de style du genre oxymoron.
Un lai de Marie-France, tu fais aussi la chasse à la poussière dirait-on ! Qui emploie de genre de mots à part Dona !
Comment faites-vous pour "citer" ?
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Re: MYOPUS GRADUS
Sur le message que tu veux citer, en haut à droite (à gauche de l'avatar), il y a des icônes. L'icône la plus à droite (guillemet ") te permet de répondre en citant tout le message.Comment faites-vous pour "citer" ?
Sinon, pour créer une citation sans son auteur (ce que je fais souvent), tu fais répondre comme d'habitude, et au-dessus du champ de saisie, il y a des balises. Quand tu cliques sur "Quote" (la 4ème depuis la gauche), cela encadre ton curseur avec les balises "Quote". Tout ce que tu taperas sera "cité" sans auteur. Tu peux aussi coller (Ctrl+V) le texte que tu as copié (Ctrl+C), entre ces balises. Je ne sais pas si c'est très facile pour toi...
nb : pour préciser l'auteur avec la méthode 2, tu dois modifier le 1er quote comme ça :
auteur a écrit :
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.