Poésies (mont)parnassiennes
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
Celle-ci a été pêchée dans la biographie de M. Crépet qui a été publiée deux ans après la mort du poète, en 1869. Ce biographe a acheté tous les manuscrits possibles (y compris la correspondance) dont l'éditeur des Fleurs du mal (et ami de Baudelaire), Poulet-Malassis, avait hérité. C'était une manière pour Baudelaire de payer sa dette à cet éditeur, également condamné lors du procès de 1857, et qui avait sombré dans la banqueroute quelques années après.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
La Sieste
Pas un seul bruit d'insecte ou d'abeille en maraude,
Tout dort sous les grands bois accablés de soleil
Où le feuillage épais tamise un jour pareil
Au velours sombre et doux des mousses d'émeraude.
Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde
Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil,
De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil
Qui s'allonge et se croise à travers l'ombre chaude.
Vers la gaze de feu que trament les rayons,
Vole le frêle essaim des riches papillons
Qu'enivrent la lumière et le parfum des sèves ;
Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil,
Et dans les mailles d'or de ce filet subtil,
Chasseur harmonieux, j'emprisonne mes rêves.
(José-Maria de Heredia, Les Trophées, 1893)
Pas un seul bruit d'insecte ou d'abeille en maraude,
Tout dort sous les grands bois accablés de soleil
Où le feuillage épais tamise un jour pareil
Au velours sombre et doux des mousses d'émeraude.
Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde
Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil,
De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil
Qui s'allonge et se croise à travers l'ombre chaude.
Vers la gaze de feu que trament les rayons,
Vole le frêle essaim des riches papillons
Qu'enivrent la lumière et le parfum des sèves ;
Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil,
Et dans les mailles d'or de ce filet subtil,
Chasseur harmonieux, j'emprisonne mes rêves.
(José-Maria de Heredia, Les Trophées, 1893)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
Antoine et Cléopâtre
Tous deux ils regardaient, de la haute terrasse,
L'Egypte s'endormir sous un ciel étouffant
Et le Fleuve, à travers le Delta noir qu'il fend,
Vers Bubaste ou Saïs rouler son onde grasse.
Et le Romain sentait sous la lourde cuirasse,
Soldat captif berçant le sommeil d'un enfant,
Ployer et défaillir sur son cœur triomphant
Le corps voluptueux que son étreinte embrasse.
Tournant sa tête pâle entre ses cheveux bruns
Vers celui qu'enivraient d'invincibles parfums,
Elle tendit sa bouche et ses prunelles claires ;
Et sur elle courbé, l'ardent imperator
Vit dans ses larges yeux étoilés de points d'or
Toute une mer immense où fuyaient des galères.
(José-Maria de Heredia, Les Trophées, 1893)
Tous deux ils regardaient, de la haute terrasse,
L'Egypte s'endormir sous un ciel étouffant
Et le Fleuve, à travers le Delta noir qu'il fend,
Vers Bubaste ou Saïs rouler son onde grasse.
Et le Romain sentait sous la lourde cuirasse,
Soldat captif berçant le sommeil d'un enfant,
Ployer et défaillir sur son cœur triomphant
Le corps voluptueux que son étreinte embrasse.
Tournant sa tête pâle entre ses cheveux bruns
Vers celui qu'enivraient d'invincibles parfums,
Elle tendit sa bouche et ses prunelles claires ;
Et sur elle courbé, l'ardent imperator
Vit dans ses larges yeux étoilés de points d'or
Toute une mer immense où fuyaient des galères.
(José-Maria de Heredia, Les Trophées, 1893)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
LE VIEUX SOLITAIRE
Je suis tel qu'un ponton sans vergues et sans mâts,
Aventureux débris des trombes tropicales,
Et qui flotte, roulant des lingots dans ses cales,
Sur l'Océan sans borne et sous de froids climats.
Les vents sifflaient jadis dans ses mille poulies.
Vaisseau désemparé qui ne gouverne plus,
Il roule, vain jouet du flux et du reflux,
L'ancien explorateur de vertes Australies.
Il ne lui reste plus un seul des matelots
Qui chantaient sur la hune en dépliant sa toile.
Aucun phare n'allume au loin sa rouge étoile.
Il roule abandonné tout seul sur les grands flots.
La mer autour de lui se soulève et le roule,
Et chaque lame arrache une poutre à ses flancs.
Et les monstres marins suivent de leurs yeux blancs
Les mirages confus du cuivre sous la houle.
Il flotte, épave inerte, au gré des flots houleux,
Dédaigné des croiseurs aux bonnettes tendues,
La coque lourde encor de richesses perdues,
De trésors dérobés aux pays fabuleux.
Tel je suis. Vers quel port, quels récits, quels abîmes
Dois-tu les charrier, les secrets de mon coeur ?
Qu'importe ? Viens à moi, Caron, vieux remorqueur,
Ecumeur taciturne aux avirons sublimes !
(Léon Dierx, Le Parnasse contemporain, 1871)
Peut-être ce poème, lu par Rimbaud, lui a-t-il inspiré le fameux « Bateau îvre » ?
Je suis tel qu'un ponton sans vergues et sans mâts,
Aventureux débris des trombes tropicales,
Et qui flotte, roulant des lingots dans ses cales,
Sur l'Océan sans borne et sous de froids climats.
Les vents sifflaient jadis dans ses mille poulies.
Vaisseau désemparé qui ne gouverne plus,
Il roule, vain jouet du flux et du reflux,
L'ancien explorateur de vertes Australies.
Il ne lui reste plus un seul des matelots
Qui chantaient sur la hune en dépliant sa toile.
Aucun phare n'allume au loin sa rouge étoile.
Il roule abandonné tout seul sur les grands flots.
La mer autour de lui se soulève et le roule,
Et chaque lame arrache une poutre à ses flancs.
Et les monstres marins suivent de leurs yeux blancs
Les mirages confus du cuivre sous la houle.
Il flotte, épave inerte, au gré des flots houleux,
Dédaigné des croiseurs aux bonnettes tendues,
La coque lourde encor de richesses perdues,
De trésors dérobés aux pays fabuleux.
Tel je suis. Vers quel port, quels récits, quels abîmes
Dois-tu les charrier, les secrets de mon coeur ?
Qu'importe ? Viens à moi, Caron, vieux remorqueur,
Ecumeur taciturne aux avirons sublimes !
(Léon Dierx, Le Parnasse contemporain, 1871)
Peut-être ce poème, lu par Rimbaud, lui a-t-il inspiré le fameux « Bateau îvre » ?
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Re: Poésies (mont)parnassiennes
Comment fais-tu pour ne trouver ces bonnes choses ?
Lorsque je cherche on m'envoie toujours sur trois pages de GoogleBooks.
Lorsque je cherche on m'envoie toujours sur trois pages de GoogleBooks.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux
S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse
Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse
De leurs ondes sur nos baisers silencieux.
Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieux
Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse.
Voluptueusement berçons notre faiblesse
Dans l'océan du soir morne et délicieux.
Lente extase, houleux sommeil exempt de songe,
Le flux funèbre roule et déroule et prolonge
Tes cheveux où mon front se pâme enseveli...
Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes,
Quel long fleuve de paix léthargique et d'oubli
Coule dans les cheveux profonds des brunes tristes.
(Catule Mendès, Soirs moroses, 1876)
S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse
Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse
De leurs ondes sur nos baisers silencieux.
Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieux
Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse.
Voluptueusement berçons notre faiblesse
Dans l'océan du soir morne et délicieux.
Lente extase, houleux sommeil exempt de songe,
Le flux funèbre roule et déroule et prolonge
Tes cheveux où mon front se pâme enseveli...
Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes,
Quel long fleuve de paix léthargique et d'oubli
Coule dans les cheveux profonds des brunes tristes.
(Catule Mendès, Soirs moroses, 1876)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
Pour la poésie, il y a http://poesie.webnet.fr/home/index.html qui n'est pas mal du tout. On peut mettre ses propres textes d'ailleurs, jamais essayé.Liza a écrit :Comment fais-tu pour nous trouver ces bonnes choses ?
Lorsque je cherche on m'envoie toujours sur trois pages de GoogleBooks.
La plupart du temps, je les pêche dans « Anthologie de la poésie française » par Marcel Jullian (édition Fixot, 1989). Un cadeau de mon oncle, merci tonton ! Je l'ai cherché en édition braille, pas trouvé. D'ailleurs, je n'ai pas trouvé grand chose, à part du catéchisme... Arrives-tu à trouver des choses intéressantes sous cette forme ? Je ne sais pas si pour toi c'est plus agréable d'écouter les contenus du web ou de lire un livre avec le doigt. Peut-être est-ce dépassé après tout ?
Sinon, c'est au gré de mes lectures (Wikisource, Gallica, ou le bon vieux bouquin mais de moins en moins). Quand c'est court, je recopie, sinon je copie-colle. Wikisource est pléthorique mais bourré de coquilles, Gallica, ce sont des scans d'œuvres originales, donc des images, aucun intérêt pour toi. Et le parrain ? il doit avoir des tuyaux, non ?
Si tu veux des pdf, j'en ai. Je crois que tu peux les écouter...
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
Le parrain, n'est pas en forme, il sort de l'hosto. Je le ménage !
Merci du tuyau, je vais essayer de ne pas le perdre dans les mises à jour futures de W 10.
Merci du tuyau, je vais essayer de ne pas le perdre dans les mises à jour futures de W 10.
Dernière modification par Liza le 30 juillet 2016, 19:01, modifié 1 fois.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
Bon rétablissement au parrain ! 

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Re: Poésies (mont)parnassiennes
Couché, il va !
Mais travailler à l'ordi en étant couché, cela va moins bien !
C'est dans mes cordes, couchée avec un clavier bluetooth et l'ordi sur le bureau. Pour un voyant une utopie !
Mais travailler à l'ordi en étant couché, cela va moins bien !
C'est dans mes cordes, couchée avec un clavier bluetooth et l'ordi sur le bureau. Pour un voyant une utopie !