Les petits textes des jeux
Re: Les petits textes des jeux
Disons 5 000 caractères c'est long pour une période. S'arrêter et reprendre nuit souvent au texte, tout au moins à ma compréhension. Surtout si c'est de la SF.
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Re: Les petits textes des jeux
Pour m'amuser j'ai calculé la vitesse de ton vaisseau censé aller sur Mars en une journée. Plus de 3 millions de km/h, soit 113 fois la vitesse de libération terrestre. Mais, pour être franc, je ne sais pas du tout où on en est actuellement.
J'aime bien ce genre de sujets, ça me donne envie de lire Jules Verne et d'autres auteurs plus récents comme Herbert, Azimov, Bradbury, Dick. Connais-tu Radix ? Pour moi, la SF n'est pas un genre littéraire mineur. C'est peut-être mon goût pour les sciences qui m'influence. Qu'en pensent les autres qui n'ont pas eu un cursus scientifique ?
Ton style est propre, efficace. La lecture est agréable, je trouve que c'est ton texte le plus maîtrisé (le plus sage aussi ?) en dehors de ta production poétique. Peut-être est-ce l'univers qui te convient le mieux ? Une écriture sage dans un environnement de SF ou de Fantastique plutôt que l'inverse
Peut-être : « professeur de physique de second ordre » plutôt.
Merci pour ce texte.
J'aime bien ce genre de sujets, ça me donne envie de lire Jules Verne et d'autres auteurs plus récents comme Herbert, Azimov, Bradbury, Dick. Connais-tu Radix ? Pour moi, la SF n'est pas un genre littéraire mineur. C'est peut-être mon goût pour les sciences qui m'influence. Qu'en pensent les autres qui n'ont pas eu un cursus scientifique ?
Ton style est propre, efficace. La lecture est agréable, je trouve que c'est ton texte le plus maîtrisé (le plus sage aussi ?) en dehors de ta production poétique. Peut-être est-ce l'univers qui te convient le mieux ? Une écriture sage dans un environnement de SF ou de Fantastique plutôt que l'inverse

Peut-être : « professeur de physique de second ordre » plutôt.
Merci pour ce texte.

Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Re: Les petits textes des jeux
3 millièmes de la vitesse de la lumière... c'est bien ce qu'il faudrait pour aller passer des vacances sur Europe ! 
Je ne dis pas que c'est réalisable, c'est bien de la SF
Du reste je suis content que le style t'ai plu et que tu aimes ce texte. C'est l'un des plus récent effectivement, j'aime bien savoir que mon écriture s'affirme.
zone fait gagner un caractère (Dona comprendra la pirouette
).
Quant à la SF, je ne suis pas un grand lecteur du genre. Je suis plus de le fantastique pour ce qui est de l'imaginaire.
Néanmoins les films du genre m'ont toujours attirés.

Je ne dis pas que c'est réalisable, c'est bien de la SF

Du reste je suis content que le style t'ai plu et que tu aimes ce texte. C'est l'un des plus récent effectivement, j'aime bien savoir que mon écriture s'affirme.
zone fait gagner un caractère (Dona comprendra la pirouette

Quant à la SF, je ne suis pas un grand lecteur du genre. Je suis plus de le fantastique pour ce qui est de l'imaginaire.
Néanmoins les films du genre m'ont toujours attirés.
"Peindre en pleine forêt, c'est le rêve de n'importe quel fumeur de pétards !" T.
Re: Les petits textes des jeux

Le premier Kori
Planète Terre, époque inconnue.
« Et ça, vous savez ce que c’est les enfants ?
— Moi je sais, moi je sais ! C’est une photographie !
— Oui Canopée, c’est une photographie et tu peux nous dire à quoi ça servait ?
— C’est un truc avec les humains mais je suis pas sûre, c’est comme nos puces mémoire qui permet de rien oublier j’crois…
— Ce n’est pas tout à fait ça mais Canopée a raison : les humains utilisaient les photographies pour leurs souvenirs. Ce sont des images immobiles qui sont obtenues grâce à des systèmes optiques et une surface qui les recueille pour les capturer. Les humains les utilisaient pour montrer à leurs congénères des événements qui étaient arrivés dans leurs vies et pour les revoir ensuite.
Les images obtenues étaient de faible qualité comme vous pouvez le voir, mais elles nous laissent une trace de cette espèce et de ses inventions. Je sais que ça peut sembler abstrait, mais y aurait-il un volontaire pour me décrire la photographie ? Oui, Sténopé ?
— Il y a deux humains, je crois que c’est un mâle et une femelle. Ils ont les mains ensemble, on dit qu’ils se la tiennent, je crois. On a vu en cours qu’ils font ça pour danser je crois, donc je pense qu’ils dansent. Mais par contre je comprends pas, ils sont au-dessus du feu, ils doivent sûrement marcher sur un truc transparent.
À droite, il y a comme nos tours de désintégration, alors ils étaient peut-être en guerre, c’est sûrement pour ça qu’il y a du feu et qu’ils dansent, pour pas avoir peur.
— Merci Sténopé. Tu as raison : il s’agit d’un mâle et une femelle, en revanche il faut que vous arriviez à imaginer le mouvement, ce n’est pas évident. Sur cette photographie, les deux humains sautent par-dessus le feu et ils avancent du fond de l’image vers nous. Ils ne dansent pas même s’ils se tiennent la main. Sténopé… Un peu de calme ! Eh ! Écoutez-moi ! On n’est pas en récré ici, je vous rappelle qu’il y aura un devoir noté sur la sortie d’aujourd’hui !
Donc, avant d’être interrompue, je disais que Sténopé avait bien fait de parler de la tour derrière à la droite de la photographie. Ce n’est pas une tour de désintégration mais elle permettait aux humains de tuer grâce à l’él-ec-tri-ci-té, une énergie puissante pour une espèce primitive. Sa présence n’indiquait pas forcément une guerre car les humains pouvaient tuer sans raisons précises. Idem pour le feu, l’espèce humaine aimait le danger – anomalie génétique – et on suppose que c’est une des raisons de son extinction.
Oui Vespa, tu as une question ?
— Madame, l’image elle a été attrapée par un photographe non ?
— J’espère que vous avez entendu la remarque de votre camarade. Pour capturer les images, ils utilisaient un appareil qui était actionné par un homme : le photographe. C’est très bien Vespa ! Tu veux rajouter quelque chose ?
— Bah il devait avoir le feu au cul. »
La classe éclata d’un fou rire général et il faut dire que le jeu de mots était bien trouvé : l’incinération fessière correspondait dans l’empire Kori à des examens médicaux intimes réservés aux individus les plus âgés. Les culs-blancs prenaient une douce revanche sur la société aux fesses noircies et son zèle patriarcal.
Planète Terre, troisième millénaire après Jésus-Christ.
L’instant était parfait, Gareth était dans un état de grâce et il le savait. Huit ans qu’il s’était lancé dans la photographie. Huit années pendant lesquelles il avait parcouru le monde sur son scooter, un superbe modèle PX-150. Mais aujourd’hui il ne s’agissait plus de prendre des clichés de la cime des forêts amazoniennes ou de sa faune pour un quelconque magazine découverte.
Aujourd’hui Gareth avait son moment de gloire au bout de l’objectif, on lui avait fait confiance pour promouvoir le jeu télévisé qui ébranlait le monde du canapé : La jungle de la mort. Le cliché était parfait : un homme et une femme au premier plan – parité – et en dessous d’eux le feu qu’ils franchissaient en ne faisant qu’un. Touche subtile : le feu paraissait être un brasier sublimé par la présence lointaine des figurants à l’arrière-plan. Le fond était flou, le proche était net, aucun détail n’était laissé au hasard. Un seul déclic avait suffi, une seule photo.
Il découvrit l’image comme s’il n’en avait jamais vu. Il était là, tel Joseph Niépce éberlué par les murs de Saint-loup-de-Varennes sortis d’une boite noire. Et alors qu’il restait béat, accroupi à côté de la scène, il sentit une gêne :
« Qu’est-ce qu… Ah ! PUTAIN ! »
Le feu, énergie insatiable de l’univers qui ne se souciait pas de l’avenir ou du présent, avait décidé de faire bénéficier Gareth des bienfaits de la médecine Kori : pour lui, ce quadragénaire du maintenant valait bien un bicentenaire du futur.
Du reste, le photographe ne put plus jamais s’asseoir sur son scooter. Drôle de hasard : l’Amazonie et sa canopée furent soulagées de l’importun par la fleur rouge. Le Vespa quant à lui, tout objet inerte qu’il fut, savoura la première victoire des petits de ce monde face aux sombres postérieurs.
Dernière modification par Aureplume le 07 septembre 2016, 18:48, modifié 4 fois.
"Peindre en pleine forêt, c'est le rêve de n'importe quel fumeur de pétards !" T.
Re: Les petits textes des jeux
Sur la terrasse du Frizioni
"Piquante", avait dit, en parlant d'elle, le professeur Lamberti, l'éminent juriste, titulaire de la chaire de droit pénal à l'université de Rome. Il reposa la merguez dans son assiette et alors qu’il s’essuyait la bouche d’un geste lent, il fut interrompu dans ses songes gustatifs.
Derrière lui, Léa et Carolina se retrouvaient sur la terrasse du Frizioni, le quartier général de leur amitié. Les deux jeunes femmes se moquaient bien d’importuner le manant, tout haut-costumé qu’il soit. Le soleil qui s’étendait sur le Latium se faisait une joie d’accompagner la leur.
« Alors ? Comment ça s’est passé avec le beau-gosse, samedi ?
— Arrête Caro ! On va t’entendre… C’était naze, un véritable fiasco. Il se prenait clairement pour le meilleur coup alors qu’il n’était vraiment pas dégourdi… c’était très gênant. Il voulait plus repartir de chez moi le lendemain. J’ai dû prétexter un rendez-vous à l’hôpital pour qu’il se casse.
— Voilà ce qui arrive quand on saute sur tout ce qui bouge.
— Mais tais-toi, c’est complétement faux ! Il était beau et il semblait intelligent, je ne pouvais pas savoir qu’il était aussi con, en plus il se comportait plutôt bien à la soirée.
— Comme d’habitude.
— Tu peux parler toi, tu profites de Riccardo, t’étais pas avec lui samedi d’ailleurs ?
— Je ne profite pas de lui ! Et non, je n’étais pas avec lui pour ta gouverne !
— Tu rigoles ? Il te regarde avec des yeux de merlan frit. Tout le monde sait qu’il t’aime !
— N’importe quoi ! Tu sais très bien que c’est lui qui m’a proposé de ne pas avoir de relation sérieuse !
— Peut-être parce qu’il savait que tu n’aurais jamais voulu plus avec lui ?
— … Bon, on peut parler d’autre chose s’il-te-plait ? »
La conversation se poursuivit sans autres considérations pour les déboires sentimentaux. Les deux amies s’adonnèrent à leur activité favorite : détailler les passants du quartier Trastevere. L’homme qui soufflait toutes les cinq minutes à la table voisine fut le premier à attirer leur attention. Il n’était plus tout jeune, mais il avait une classe peu commune et son visage sévère forçait le respect. Malgré l’âge, Lamberti n’avait rien perdu de sa superbe et son regard, perdu dans le lointain, lui donnait l’air de se trouver ailleurs. Il ne vit pas la mayonnaise qui vint s’échouer sur sa veste.
Léa et Carolina ne purent se retenir de rire de voir celui qu’elles avaient deviné être un agent secret tacher son déguisement de James Bond. Il tourna la tête vers elles, elles détournèrent le regard.
Elles continuèrent leur manège. Le jeu était simple : elles établissaient une sélection des meilleurs passants. Ce jour-ci, les élus furent au nombre de quatre.
Une vieille dame qui promenait son caniche fut la première. La femme et le chien se ressemblaient étrangement. Du chien, elle partageait les boucles blanches et son air chétif ; de la vieille, le cabot avait pris un air distingué et patibulaire. Ce qui avait motivé les deux filles dans leur sélection fut son élan de générosité pour un sans-abri. Elle avait glissé un billet dans sa main après avoir discuté avec lui de longues minutes.
Dino, le fleuriste, fut le second. Elles avaient l’habitude de le voir draguer à son étal et il faisait souvent partie des gagnants, mais aujourd’hui il s’était surpassé. Le beau parleur avait déclenché une bagarre entre les clientes, plus intéressées par le grand brun que par les petites roses.
La blonde qui vint lui clouer le bec l’avait rejoint au rang des élus. Jamais on avait vu Dino regarder quelqu’un de la sorte et jamais autant de badauds ne s’étaient retournés sur le passage d’une femme. Elle frôlait le mètre quatre-vingt et se mouvait avec une grâce de reine. Une robe blanche sans vulgarité aucune lui servait de parure. Les sourcils épais, les yeux foncés et les lèvres charnues trahissaient son origine latine. Elle avait porté une fleur à son nez, Dino s’était empressé de lui offrir. Elle s’était enfuie en riant.
Le juriste tâché compléta le tableau.
L’après-midi était parfait, les deux femmes profitaient de la vie, de Rome et de son caractère italien.
Il lui sauta dessus. Elle laissa échapper un cri étouffé et elle se retrouva sur le dos avec l’homme au-dessus d’elle.
« Ta gueule ! Tu sautes sur tout ce qui bouge il parait ! Alors tu ne devrais pas chialer comme ça, poupée ! »
Léa Macchini, jeune fille de vingt-deux ans, fut retrouvée égorgée dans un parc de la capitale. L’info faisait la une dans tous les journaux du pays.
Lamberti savourait sa merguez. Ses précédents caprices avaient servi à le propulser dans les hautes sphères de Rome. Mais empoisonner des vieux magistrats n’était en rien comparable au plaisir de pouvoir savourer un repas sur la terrasse du Frizioni.
Un repas silencieux.
"Piquante", avait dit, en parlant d'elle, le professeur Lamberti, l'éminent juriste, titulaire de la chaire de droit pénal à l'université de Rome. Il reposa la merguez dans son assiette et alors qu’il s’essuyait la bouche d’un geste lent, il fut interrompu dans ses songes gustatifs.
Derrière lui, Léa et Carolina se retrouvaient sur la terrasse du Frizioni, le quartier général de leur amitié. Les deux jeunes femmes se moquaient bien d’importuner le manant, tout haut-costumé qu’il soit. Le soleil qui s’étendait sur le Latium se faisait une joie d’accompagner la leur.
« Alors ? Comment ça s’est passé avec le beau-gosse, samedi ?
— Arrête Caro ! On va t’entendre… C’était naze, un véritable fiasco. Il se prenait clairement pour le meilleur coup alors qu’il n’était vraiment pas dégourdi… c’était très gênant. Il voulait plus repartir de chez moi le lendemain. J’ai dû prétexter un rendez-vous à l’hôpital pour qu’il se casse.
— Voilà ce qui arrive quand on saute sur tout ce qui bouge.
— Mais tais-toi, c’est complétement faux ! Il était beau et il semblait intelligent, je ne pouvais pas savoir qu’il était aussi con, en plus il se comportait plutôt bien à la soirée.
— Comme d’habitude.
— Tu peux parler toi, tu profites de Riccardo, t’étais pas avec lui samedi d’ailleurs ?
— Je ne profite pas de lui ! Et non, je n’étais pas avec lui pour ta gouverne !
— Tu rigoles ? Il te regarde avec des yeux de merlan frit. Tout le monde sait qu’il t’aime !
— N’importe quoi ! Tu sais très bien que c’est lui qui m’a proposé de ne pas avoir de relation sérieuse !
— Peut-être parce qu’il savait que tu n’aurais jamais voulu plus avec lui ?
— … Bon, on peut parler d’autre chose s’il-te-plait ? »
La conversation se poursuivit sans autres considérations pour les déboires sentimentaux. Les deux amies s’adonnèrent à leur activité favorite : détailler les passants du quartier Trastevere. L’homme qui soufflait toutes les cinq minutes à la table voisine fut le premier à attirer leur attention. Il n’était plus tout jeune, mais il avait une classe peu commune et son visage sévère forçait le respect. Malgré l’âge, Lamberti n’avait rien perdu de sa superbe et son regard, perdu dans le lointain, lui donnait l’air de se trouver ailleurs. Il ne vit pas la mayonnaise qui vint s’échouer sur sa veste.
Léa et Carolina ne purent se retenir de rire de voir celui qu’elles avaient deviné être un agent secret tacher son déguisement de James Bond. Il tourna la tête vers elles, elles détournèrent le regard.
Elles continuèrent leur manège. Le jeu était simple : elles établissaient une sélection des meilleurs passants. Ce jour-ci, les élus furent au nombre de quatre.
Une vieille dame qui promenait son caniche fut la première. La femme et le chien se ressemblaient étrangement. Du chien, elle partageait les boucles blanches et son air chétif ; de la vieille, le cabot avait pris un air distingué et patibulaire. Ce qui avait motivé les deux filles dans leur sélection fut son élan de générosité pour un sans-abri. Elle avait glissé un billet dans sa main après avoir discuté avec lui de longues minutes.
Dino, le fleuriste, fut le second. Elles avaient l’habitude de le voir draguer à son étal et il faisait souvent partie des gagnants, mais aujourd’hui il s’était surpassé. Le beau parleur avait déclenché une bagarre entre les clientes, plus intéressées par le grand brun que par les petites roses.
La blonde qui vint lui clouer le bec l’avait rejoint au rang des élus. Jamais on avait vu Dino regarder quelqu’un de la sorte et jamais autant de badauds ne s’étaient retournés sur le passage d’une femme. Elle frôlait le mètre quatre-vingt et se mouvait avec une grâce de reine. Une robe blanche sans vulgarité aucune lui servait de parure. Les sourcils épais, les yeux foncés et les lèvres charnues trahissaient son origine latine. Elle avait porté une fleur à son nez, Dino s’était empressé de lui offrir. Elle s’était enfuie en riant.
Le juriste tâché compléta le tableau.
L’après-midi était parfait, les deux femmes profitaient de la vie, de Rome et de son caractère italien.
*****
Il la suivait depuis dix minutes. La nuit venait de tomber. Elle s’éloignait du centre-ville et progressait dans des petites ruelles. Elle rentra dans une aire de jeux. Il accéléra. Elle stoppa sa course en plein milieu du parc et sortit son téléphone.Il lui sauta dessus. Elle laissa échapper un cri étouffé et elle se retrouva sur le dos avec l’homme au-dessus d’elle.
« Ta gueule ! Tu sautes sur tout ce qui bouge il parait ! Alors tu ne devrais pas chialer comme ça, poupée ! »
Léa Macchini, jeune fille de vingt-deux ans, fut retrouvée égorgée dans un parc de la capitale. L’info faisait la une dans tous les journaux du pays.
Lamberti savourait sa merguez. Ses précédents caprices avaient servi à le propulser dans les hautes sphères de Rome. Mais empoisonner des vieux magistrats n’était en rien comparable au plaisir de pouvoir savourer un repas sur la terrasse du Frizioni.
Un repas silencieux.
"Peindre en pleine forêt, c'est le rêve de n'importe quel fumeur de pétards !" T.
Re: Les petits textes des jeux
L'édonisme à l'italienne, Dolce vita et compagnie sont bien rendus ! J'aime énormément la fin qui reste placide, implacable pour ce criminel!:)
Mais je trouve que le dialogue peche un peu : il est trop long et j'ai un peu de mal avec les mots familiers. C'est vrai que la contrainte de caractères empêche parfois le détail psychologique qui manque ici.
Bonne imagination donc mais il faut encore faire tes armes !
Tu es encore jeune, toi
Tu écris bien, c'est déjà un atout, il faut juste améliorer deux trois babioles pour amplifier le fond de l'histoire. Tu vas sûrement y arriver !
Mais je trouve que le dialogue peche un peu : il est trop long et j'ai un peu de mal avec les mots familiers. C'est vrai que la contrainte de caractères empêche parfois le détail psychologique qui manque ici.
Bonne imagination donc mais il faut encore faire tes armes !


Re: Les petits textes des jeux
Merci Dona pour tes retours sur les deux textes. Hum, j'ai rarement l'humeur pour reprendre un jph, le texte a été envoyé et on a déjà voté pour etc.
Par contre, j'aime bien savoir les points noirs du texte, ça me sert toujours pour les futurs écrits. Je sais globalement ce qui peut plaire ou déplaire dans ce que je propose et j'en tiens bien évidemment compte.
Merci de me dire que j'écris bien, et de me rassurer sur une marge de progrès.
Verdict... aux prochains trucs que je sortirai de ma caboche !
Par contre, j'aime bien savoir les points noirs du texte, ça me sert toujours pour les futurs écrits. Je sais globalement ce qui peut plaire ou déplaire dans ce que je propose et j'en tiens bien évidemment compte.
Merci de me dire que j'écris bien, et de me rassurer sur une marge de progrès.
Verdict... aux prochains trucs que je sortirai de ma caboche !
"Peindre en pleine forêt, c'est le rêve de n'importe quel fumeur de pétards !" T.
Re: Les petits textes des jeux
Le brahmane banian
Un brahmane avait pour meilleur ami un chat. Le ronronnant compagnon passait ses journées à dormir le long d’un grand figuier banian. Il ne demandait que des caresses, un ou deux poissons quand la faim le tenait, et ne prenait pas part à la misère et la méchanceté quotidienne.
Un jour où il était épuisé de la bêtise des hommes qui, jamais, n’écoutaient ses conseils et ses sages paroles, le savant vint à envier le félidé. Le brahmane s’adressa au chat en ces termes :
« Oh frère chat, comme je t’envie, tu restes en dehors des malheurs des hommes, ta vie est heureuse. J’aimerais avoir ta candeur et pouvoir ronronner toute la journée comme tu le fais. »
À sa surprise, le chat se redressa et planta son regard perçant dans ses yeux. Et sa gueule grande ouverte se mit à articuler pour lui répondre.
« Brahmahoune, si tu veux maow place, je te la laisse. En échange, je veux bien la tranquillité des tiens. Tu es bon, mais les autres hommes sont vils et j’en ai fait les frais. On m’a enlevé à ma mère alors que je n’étais que chaton. On s’est amusé à me jeter dans l’eau que je déteste. On veut toujours me toucher et vos petits viennent troubler ma sieste. Si tu n’es pas convaincu que ta place est enviable, pose la question à mes autres amis. »
Se faisant, il s’étira les pattes contre le tronc du figuier. Le félin s’élança et en trois foulées, il grimpa dans les branches de l’arbre.
« Vas-y l’ami-iaou, demande au figuier ce qu’il pense de ta place contre la sienne !
— Frère figuier, je ne savais ni les animaux ni les arbres doués de paroles, tu es vieux et tu occupes la place centrale du village, est-ce que comme le chat, tu penses ma place enviable ?
— …Si comme le chat je me tais… c’est que les hommes ne méritent pas qu’on leur adresse la parole. Hum… toi… le brahmane… ton cœur ne semble pas pourrir comme ceux de ton espèce… hum… je vais te répondre.
Je n’ai pas choisi l’endroit où j’ai poussé et je n’avais même pas vécu un siècle que l’on a abattu les arbres qui m’entouraient… mes amis. Les hommes profitent de mes fruits le jour… à la nuit tombée, ils coupent mes branches pour faire du feu… ce ne sont que des ingrats. Oui… ta place est enviable, frère brahmane, car tu peux courir et te soustraire à la vue des autres … Hum… Tu n’as ni ma taille, ni mon âge, mais on te respecte de par ton statut là où l’on se moque bien du sort de mes semblables… »
Picorant les fruits au sol, un paon bleu arriva au pied de l’arbre. Le brahmane l’interpella :
« Frère Paon, le figuier et le chat me disent que je suis bien loti car je suis un humain, toi que la nature a rendu magnifique, tu n’as rien à m’envier, pas vrai ?
— Ma beauté me diit-iil ? Elle est mon fardeau iicii-bas, l’humain me pourchasse ou biien tue mes semblables pour leurs plumes. Sii j’étais comme toi, je ne dormiirai pas debout, à l’affut du moindre bruiit, je n’aurais plus peur. Laisse-moi manger, veux-tu ? »
À la vérité le chat n’enviait pas le brahmane, sa vie de félin valait mieux qu’un corps malingre et sans poils avec lequel il était impossible de chasser. Le figuier, en revanche, voulait plus que tout quitter ce corps immobile, en proie à la bêtise des villageois. Le doute du brahmane avait suffi : l’esprit de la forêt exhaussa le vœu du vieil arbre et jamais un homme-figuier ne fut aussi heureux.
Le brahmane banian, qu’on n’écoutait guère plus dans son enveloppe végétale que dans sa précédente enveloppe charnelle, fut privé de ses fruits et de ses branches par la folie des hommes.
Un brahmane avait pour meilleur ami un chat. Le ronronnant compagnon passait ses journées à dormir le long d’un grand figuier banian. Il ne demandait que des caresses, un ou deux poissons quand la faim le tenait, et ne prenait pas part à la misère et la méchanceté quotidienne.
Un jour où il était épuisé de la bêtise des hommes qui, jamais, n’écoutaient ses conseils et ses sages paroles, le savant vint à envier le félidé. Le brahmane s’adressa au chat en ces termes :
« Oh frère chat, comme je t’envie, tu restes en dehors des malheurs des hommes, ta vie est heureuse. J’aimerais avoir ta candeur et pouvoir ronronner toute la journée comme tu le fais. »
À sa surprise, le chat se redressa et planta son regard perçant dans ses yeux. Et sa gueule grande ouverte se mit à articuler pour lui répondre.
« Brahmahoune, si tu veux maow place, je te la laisse. En échange, je veux bien la tranquillité des tiens. Tu es bon, mais les autres hommes sont vils et j’en ai fait les frais. On m’a enlevé à ma mère alors que je n’étais que chaton. On s’est amusé à me jeter dans l’eau que je déteste. On veut toujours me toucher et vos petits viennent troubler ma sieste. Si tu n’es pas convaincu que ta place est enviable, pose la question à mes autres amis. »
Se faisant, il s’étira les pattes contre le tronc du figuier. Le félin s’élança et en trois foulées, il grimpa dans les branches de l’arbre.
« Vas-y l’ami-iaou, demande au figuier ce qu’il pense de ta place contre la sienne !
— Frère figuier, je ne savais ni les animaux ni les arbres doués de paroles, tu es vieux et tu occupes la place centrale du village, est-ce que comme le chat, tu penses ma place enviable ?
— …Si comme le chat je me tais… c’est que les hommes ne méritent pas qu’on leur adresse la parole. Hum… toi… le brahmane… ton cœur ne semble pas pourrir comme ceux de ton espèce… hum… je vais te répondre.
Je n’ai pas choisi l’endroit où j’ai poussé et je n’avais même pas vécu un siècle que l’on a abattu les arbres qui m’entouraient… mes amis. Les hommes profitent de mes fruits le jour… à la nuit tombée, ils coupent mes branches pour faire du feu… ce ne sont que des ingrats. Oui… ta place est enviable, frère brahmane, car tu peux courir et te soustraire à la vue des autres … Hum… Tu n’as ni ma taille, ni mon âge, mais on te respecte de par ton statut là où l’on se moque bien du sort de mes semblables… »
Picorant les fruits au sol, un paon bleu arriva au pied de l’arbre. Le brahmane l’interpella :
« Frère Paon, le figuier et le chat me disent que je suis bien loti car je suis un humain, toi que la nature a rendu magnifique, tu n’as rien à m’envier, pas vrai ?
— Ma beauté me diit-iil ? Elle est mon fardeau iicii-bas, l’humain me pourchasse ou biien tue mes semblables pour leurs plumes. Sii j’étais comme toi, je ne dormiirai pas debout, à l’affut du moindre bruiit, je n’aurais plus peur. Laisse-moi manger, veux-tu ? »
À la vérité le chat n’enviait pas le brahmane, sa vie de félin valait mieux qu’un corps malingre et sans poils avec lequel il était impossible de chasser. Le figuier, en revanche, voulait plus que tout quitter ce corps immobile, en proie à la bêtise des villageois. Le doute du brahmane avait suffi : l’esprit de la forêt exhaussa le vœu du vieil arbre et jamais un homme-figuier ne fut aussi heureux.
Le brahmane banian, qu’on n’écoutait guère plus dans son enveloppe végétale que dans sa précédente enveloppe charnelle, fut privé de ses fruits et de ses branches par la folie des hommes.
"Peindre en pleine forêt, c'est le rêve de n'importe quel fumeur de pétards !" T.
Re: Les petits textes des jeux
Une belle histoire qui montre combien, de tous temps, on envie la place de son voisin, même si elle n'est guère meilleure que la sienne..
Une bonne lecture et une leçon de vie.
À part les mots spécifiquement allongés :
« l’esprit de la forêt exhaussa le vœu du vieil arbre » exauça
Une bonne lecture et une leçon de vie.
À part les mots spécifiquement allongés :
« l’esprit de la forêt exhaussa le vœu du vieil arbre » exauça
Le nègre en littérature c'est un blanc qui travaille au noir pour un écrivain marron ! (Popeck)
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Re: Les petits textes des jeux
C'est curieux, je pensais que tu m'avais demandé de supprimer ce fil comme tu as posté tes textes séparément. Je ne sais plus ce que je fais... D'un autre côté, c'est dommage de perdre les commentaires. Il faudrait les déplacer sous les textes isolés.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.