Re: À suivre...
Publié : 02 mars 2016, 16:19
J’ai planché deux heures sans trouver la juste réponse à un devoir. Je l’ai mis de côté pour écrire À suivre... 3, ensuite, j’ai résolu le devoir en cinq minutes. Après un dur et lourd début de semaine, écrire quelques mots, sans calcul, sans rimes, libre d’esprit, c’est une vraie récréation, une détente, une gymnastique japonaise dont je n'ose me priver.
J’avais prévu un texte pour annoncer mon éloignement de Spleen. Je ne l’ai pas encore envoyé, je le mets en jachère pour l’instant.
À suivre... 03
Un jour, pour échapper à une punition, ou une calotte, que j’avais cent fois méritée, je me suis jetée dans les jambes d’un homme. Je me suis accrochée à lui, pensant éviter le pire en présence d’un témoin. Sans rien dire, l’homme m’a fait signe de le suivre, a pris la main et m’a emmenée dans la salle vidéo avec les grands. Installée sur une chaise, je n’ai pas bougé. Il ne pouvait ignorer la réputation désastreuse que je m’étais forgée à force de révolte, d’insoumission et de négation de l’autorité.
Le mercredi après-midi, il était intervenant extérieur pour les BTS. À partir du moment où je suis tombée dans ses jambes, je faisais tout pour ne pas être punie le mercredi, un vrai pot de colle. Il n’a jamais protesté. Cet homme, au ton calme, n’élevant jamais la voix, contrastait avec l’impatience et l’énervement du personnel à mon propos. De surcroît, confiant au point de laisser sa voiture ouverte dans une cour d’école. C’est vrai, il y a onze ans de cela, de nos jours, c’est verrouillage électronique et alarme. Prise d’une idée saugrenue et d’une impertinente folie, je me suis cachée dans sa voiture. J’ai attendu une éternité. À force d’attendre, j’ai dû sortir au galop pour assouvir une envie de pipi, en revenant, la voiture était partie. J’ai calmé ma rage en renversant les poubelles en attente de ramassage.
Une autre fois, j’ai volé un couteau à la cantine, ne craignez pas le pire, insolente, rebelle et vengeresse, mais pas assassine ! Il m’a servi à décoller la photo qui ornait mon porte-manteau dans le couloir. Sur l’instant, je ne voyais pas l’utilisation que j’en ferai, peu importe, toutefois, je savais qu’elle était mieux dans ma poche. Je l’ai gardée un bon moment.
Un après-midi, l’attaché-case de l’homme était ouvert sur la table de montage, j’ai farfouillé et laissé la photo dans une poche du couvercle. Je n’ai constaté aucune réaction la semaine suivante. L’interrogation était insupportable : l’a-t-il trouvée ou pas ? Comment le savoir ? Le ton restait bienveillant et chaleureux, je ne discernais aucune différence notable. Hyperactive et insomniaque, je vous laisse deviner mon état !
Mon calme à l’approche du mercredi n’est pas passé inaperçu. Je me rattrapais dès le jeudi. Personne ne croyait à un calcul de ma part. Les grands, les adultes vous ne soupçonnez pas l’intelligence, la roublardise des enfants de six ans. Vous nous sous-estimez en nous prenant pour des « gosses ». À cet âge nous avons des bases solides et la vie dure que l’on nous fait mener, dans certaines circonstances, murît notre expérience. Je l’admets, souvent nous mettons cette prédisposition à imaginer les pires bêtises, j’en suis la preuve. Ici, une seule chose me préoccupait, attirer l’attention et la sympathie de cet homme qui ne manifestait aucune agressivité envers moi, malgré ma réputation.
À suivre...
Liza
J’avais prévu un texte pour annoncer mon éloignement de Spleen. Je ne l’ai pas encore envoyé, je le mets en jachère pour l’instant.
À suivre... 03
Un jour, pour échapper à une punition, ou une calotte, que j’avais cent fois méritée, je me suis jetée dans les jambes d’un homme. Je me suis accrochée à lui, pensant éviter le pire en présence d’un témoin. Sans rien dire, l’homme m’a fait signe de le suivre, a pris la main et m’a emmenée dans la salle vidéo avec les grands. Installée sur une chaise, je n’ai pas bougé. Il ne pouvait ignorer la réputation désastreuse que je m’étais forgée à force de révolte, d’insoumission et de négation de l’autorité.
Le mercredi après-midi, il était intervenant extérieur pour les BTS. À partir du moment où je suis tombée dans ses jambes, je faisais tout pour ne pas être punie le mercredi, un vrai pot de colle. Il n’a jamais protesté. Cet homme, au ton calme, n’élevant jamais la voix, contrastait avec l’impatience et l’énervement du personnel à mon propos. De surcroît, confiant au point de laisser sa voiture ouverte dans une cour d’école. C’est vrai, il y a onze ans de cela, de nos jours, c’est verrouillage électronique et alarme. Prise d’une idée saugrenue et d’une impertinente folie, je me suis cachée dans sa voiture. J’ai attendu une éternité. À force d’attendre, j’ai dû sortir au galop pour assouvir une envie de pipi, en revenant, la voiture était partie. J’ai calmé ma rage en renversant les poubelles en attente de ramassage.
Une autre fois, j’ai volé un couteau à la cantine, ne craignez pas le pire, insolente, rebelle et vengeresse, mais pas assassine ! Il m’a servi à décoller la photo qui ornait mon porte-manteau dans le couloir. Sur l’instant, je ne voyais pas l’utilisation que j’en ferai, peu importe, toutefois, je savais qu’elle était mieux dans ma poche. Je l’ai gardée un bon moment.
Un après-midi, l’attaché-case de l’homme était ouvert sur la table de montage, j’ai farfouillé et laissé la photo dans une poche du couvercle. Je n’ai constaté aucune réaction la semaine suivante. L’interrogation était insupportable : l’a-t-il trouvée ou pas ? Comment le savoir ? Le ton restait bienveillant et chaleureux, je ne discernais aucune différence notable. Hyperactive et insomniaque, je vous laisse deviner mon état !
Mon calme à l’approche du mercredi n’est pas passé inaperçu. Je me rattrapais dès le jeudi. Personne ne croyait à un calcul de ma part. Les grands, les adultes vous ne soupçonnez pas l’intelligence, la roublardise des enfants de six ans. Vous nous sous-estimez en nous prenant pour des « gosses ». À cet âge nous avons des bases solides et la vie dure que l’on nous fait mener, dans certaines circonstances, murît notre expérience. Je l’admets, souvent nous mettons cette prédisposition à imaginer les pires bêtises, j’en suis la preuve. Ici, une seule chose me préoccupait, attirer l’attention et la sympathie de cet homme qui ne manifestait aucune agressivité envers moi, malgré ma réputation.
À suivre...
Liza