
Peux-tu séparer tes poèmes s'il te plait ? On a de la place ici et pour l'instant on est tout seuls !
"Femme " est génial !!! mais je n'ai pas envie de les lire à la suite.
Montparnasse a écrit :
L'Etang
Je suis un étang de sel brûlé par le soleil ;
Deux vents de terre balayent incessamment mes eaux
Accrochant des étoiles et des rides à mon front.
Dérangé, je mugis et je gonfle mon dos
Comme une immense bête qui plie
Sous la force constante d'un impudent assaut.
Je suis une gorge profonde où la vie prolifère ;
Muges et Demoiselles sillonnent mon coeur de vase ;
Les algues m'envahissent, mes fleurs sont maladives.
Quand le vent est marin,
Mes eaux gonflent et débordent mes rives ;
Des navires déploient leurs voiles comme des joues.
Sur mon rivage, les pontons font d'immenses plongeoirs,
Et de vieux tamaris s'inclinent
Respectueusement au-dessus de mes flots.
A proximité d'un phare, j'ai dessiné une anse,
Patient mélange de roche et de verdure
Dont l'indicible beauté saura charmer votre âme.
Je nourris une multitude d'oiseaux affamés ;
Mais aux goélands criards,
J'aurais préféré des hôtes plus discrets,
D'élégants flamands roses dont je regarde parfois,
Rêveusement, le vol doux et gracieux.
Du nageur fidèle, j'aime sentir la vigueur ;
Alors que son esprit parcourt mon onde irréelle,
Il étend ses membres déliés
Comme l'animal marin qu'il croit être
(Je lui donne le droit de s'unir à moi,
Car, de cet amour, au moins, il ne se vantera pas.)
Des voiliers multicolores parsèment mes dimanches,
Et jouent dans mes parcs à coquillages ;
Le pointu du pêcheur leur cède le passage,
Quand, de la sueur de son front,
Son capitaine a fini d'adoucir mes eaux.
J'ai oublié le nom des marins
Qui ont creusé des sillons sur mon dos,
Et ceux que la fortune a livrés à mes bras ;
Sirène, fais-leur entendre tes chants !
Donne-leur l'ivresse, en même temps que la mort,
Et livre, à leurs yeux qui se ferment,
La voluptueuse beauté de ton corps.
Mais je ne sais toujours pas comment faire mieux...Sous la force constante d'un impudent assaut.