
Blind test littérature !
Re: Blind test littérature !
Bravo ! C'est bien Cyrano de Bergerac ! 

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Re: Blind test littérature !
C'est bizarre, je n'ai pas reconnu tout de suite. Finalement, il a un style complètement anachronique ce Rostand. Je croyais qu'il vivait du temps de Dumas père alors que c'est un contemporain de Proust.
Dans la notification que j'ai reçu, je vois que, pour la première fois, tu utilises le nom de domaine du site. C'est parfait, ne change rien ! Comme ça, au prochain déménagement, tu seras aiguillée automatiquement.
Dans la notification que j'ai reçu, je vois que, pour la première fois, tu utilises le nom de domaine du site. C'est parfait, ne change rien ! Comme ça, au prochain déménagement, tu seras aiguillée automatiquement.

Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Re: Blind test littérature !
Hello,
(J'avais deviné Germinal). A mon tour de proposer un extrait :
Nous avons marché longtemps sur la plage. Le soleil était maintenant écrasant. Il se brisait en morceaux sur le sable et sur la mer. J’ai eu l’impression que Raymond savait où il allait, mais c’était sans doute faux. Tout au bout de la plage, nous sommes arrivés enfin à une petite source qui coulait dans le sable, derrière un gros rocher. Là, nous avons trouvé nos deux Arabes. Ils étaient couchés, dans leurs bleus de chauffe graisseux. Ils avaient l’air tout à fait calmes et presque contents. Notre venue n’a rien changé. Celui qui avait frappé Raymond le regardait sans rien dire. L’autre soufflait dans un petit roseau et répétait sans cesse, en nous regardant du coin de l’œil, les trois notes qu’il obtenait de son instrument.
Mais sans quitter des yeux son adversaire, Raymond m’a demandé : « Je le descends ? » J’ai pensé que si je disais non il s’exciterait tout seul et tirerait certainement. Je lui ai seulement dit : « Il ne t’a pas encore parlé. Ça ferait vilain de tirer comme ça. » On a encore entendu le petit bruit d’eau et de flûte au cœur du silence et de la chaleur. Puis Raymond a dit : « Alors, je vais l’insulter et quand il répondra, je le descendrai. » J’ai répondu : « C’est ça.
(...) Quand Raymond m’a donné son revolver, le soleil a glissé dessus. Pourtant, nous sommes restés encore immobiles comme si tout s’était refermé autour de nous. Nous nous regardions sans baisser les yeux et tout s’arrêtait ici entre la mer, le sable et le soleil, le double silence de la flûte et de l’eau. J’ai pensé à ce moment qu’on pouvait tirer ou ne pas tirer. Mais brusquement, les Arabes, à reculons, se sont coulés derrière le rocher. Raymond et moi sommes alors revenus sur nos pas. Lui paraissait mieux et il a parlé de l’autobus du retour.
(...) C’était le même éclatement rouge. Sur le sable, la mer haletait de toute la respiration rapide et étouffée de ses petites vagues. Je marchais lentement vers les rochers et je sentais mon front se gonfler sous le soleil. Toute cette chaleur s’appuyait sur moi et s’opposait à mon avance. Et chaque fois que je sentais son grand souffle chaud sur mon visage, je serrais les dents, je fermais les poings dans les poches de mon pantalon, je me tendais tout entier pour triompher du soleil et de cette ivresse opaque qu’il me déversait. À chaque épée de lumière jaillie du sable, d’un coquillage blanchi ou d’un débris de verre, mes mâchoires se crispaient. J’ai marché longtemps.
(J'avais deviné Germinal). A mon tour de proposer un extrait :
Nous avons marché longtemps sur la plage. Le soleil était maintenant écrasant. Il se brisait en morceaux sur le sable et sur la mer. J’ai eu l’impression que Raymond savait où il allait, mais c’était sans doute faux. Tout au bout de la plage, nous sommes arrivés enfin à une petite source qui coulait dans le sable, derrière un gros rocher. Là, nous avons trouvé nos deux Arabes. Ils étaient couchés, dans leurs bleus de chauffe graisseux. Ils avaient l’air tout à fait calmes et presque contents. Notre venue n’a rien changé. Celui qui avait frappé Raymond le regardait sans rien dire. L’autre soufflait dans un petit roseau et répétait sans cesse, en nous regardant du coin de l’œil, les trois notes qu’il obtenait de son instrument.
Mais sans quitter des yeux son adversaire, Raymond m’a demandé : « Je le descends ? » J’ai pensé que si je disais non il s’exciterait tout seul et tirerait certainement. Je lui ai seulement dit : « Il ne t’a pas encore parlé. Ça ferait vilain de tirer comme ça. » On a encore entendu le petit bruit d’eau et de flûte au cœur du silence et de la chaleur. Puis Raymond a dit : « Alors, je vais l’insulter et quand il répondra, je le descendrai. » J’ai répondu : « C’est ça.
(...) Quand Raymond m’a donné son revolver, le soleil a glissé dessus. Pourtant, nous sommes restés encore immobiles comme si tout s’était refermé autour de nous. Nous nous regardions sans baisser les yeux et tout s’arrêtait ici entre la mer, le sable et le soleil, le double silence de la flûte et de l’eau. J’ai pensé à ce moment qu’on pouvait tirer ou ne pas tirer. Mais brusquement, les Arabes, à reculons, se sont coulés derrière le rocher. Raymond et moi sommes alors revenus sur nos pas. Lui paraissait mieux et il a parlé de l’autobus du retour.
(...) C’était le même éclatement rouge. Sur le sable, la mer haletait de toute la respiration rapide et étouffée de ses petites vagues. Je marchais lentement vers les rochers et je sentais mon front se gonfler sous le soleil. Toute cette chaleur s’appuyait sur moi et s’opposait à mon avance. Et chaque fois que je sentais son grand souffle chaud sur mon visage, je serrais les dents, je fermais les poings dans les poches de mon pantalon, je me tendais tout entier pour triompher du soleil et de cette ivresse opaque qu’il me déversait. À chaque épée de lumière jaillie du sable, d’un coquillage blanchi ou d’un débris de verre, mes mâchoires se crispaient. J’ai marché longtemps.
Re: Blind test littérature !
Je sais (mais je l'ai lu plusieurs fois...)
Mais je vais laisser les autres jouer
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- Montparnasse
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Re: Blind test littérature !
L'Etranger d'Albert Camus !
Il n'était pas déjà sorti ? J'ai l'impression...
Si ce n'est pas ça, on continue à chercher. Et merci pour ta contribution, Eric.
Il n'était pas déjà sorti ? J'ai l'impression...
Si ce n'est pas ça, on continue à chercher. Et merci pour ta contribution, Eric.

Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Re: Blind test littérature !
sans doute que oui, mais je n'avais pas pu m'en rendre compte : trop étourdi que je suis : je ne regarde pas tjrs le nombre de pages qui sont sorties depuis le début des sujets et je réponds bêtement à la suite de la page 1, même quand il en existe 22, comme c'est le cas sur ce blind test...
JE SUIS UNE GROSSE QUICHE !
JE SUIS UNE GROSSE QUICHE !
Re: Blind test littérature !
EricSimon a écrit : JE SUIS UNE GROSSE QUICHE !

Re: Blind test littérature !
... chacun son tour, faut bien partager !
Ma grand-mère blagueuse, elle, disait "Chacun mon tour"...
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Re: Blind test littérature !
Ah, tu as repris ton journal, Dona ? J'aime bien cet avatar.
On dirait que tu es dans le tgv. C'est l'actualité des sports ?

Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Re: Blind test littérature !
Non, c'est ancien. C'est un de mes élèves qui lisait le journal des sports, ça doit dater d'il y a 10 ans... On revenait d'un voyage dans le pays basque. Je pense que c'est un journal local...
Moi aussi, j'adore cet avatar, c'est pourquoi je l'ai pris pour spleen.

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