Salut le spleen! J'ai été très occupé ces derniers temps mais me revoilà ^^.
J'ai profité de mon regain de temps libre pour réécrire un peu, je vais pouvoir passer plus régulièrement et contribuer à la vie du forum

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Voila j'ai écrit un nouveau chapitre qui sera le tout premier finalement (oui le dernier était bien mais pas assez sombre à mon goût pour commencer). Je peux déjà poster la suite si ça intéresse. Ce que j'ai déjà fait précédemment ne sera pas jeté à la poubelle loin de là. Je le réécrirai et le posterai à sa place (la partie sur les deux filles ne tardera pas). Le chapitre rédigé sur "A vos plumes" attendra un peu plus par contre.
Voila voila j'espère que vous avez passé de bonnes vacances et que vous êtes d'attaque ! Moi pas, j'ai fait que bosser x).
A+.
Chapitre un.
Koligheim, Bourg Karkassdien
Le soleil terminait sa lente descente dans le ciel. Déjà, une bonne partie de l’astre n’était plus visible, masquée par les vieilles et proches montagnes dressées à l’Ouest. Quelques nuages accompagnaient l’étoile dans sa chute. Ceci avait pour effet de leur donner une teinte rosée voire orangée, contrastant fort avec le firmament de plus en plus terne. Les rayons de soleil n’étant pas bloqués par les montagnes ou les denses nuages chutaient sur la plaine légèrement creusée, tels des faisceaux éphémères bombardant le sol de lumière.
La clarté à Koligheim commençait à laisser place aux ténèbres : la moitié du bourg sombrait dans la pénombre, tandis que l’autre profitait de ses derniers instants de chaleur. Les champs s’étaient rapidement vidés de leurs occupants et les travailleurs avaient regagné leur foyer. Les clochers sonnaient vingt-deux heures dans un son grave, long et paisible. Les tavernes avaient ouvert depuis une heure et ne désemplissaient pas. La vie nocturne de la bourgade commençait.
Au loin, sur les ardoises et les tuiles encore illuminées par le soleil, entre les habitations et les hautes tours des clochers, se trouvait une tache sombre. Sa présence n’avait rien de normal : le relief ne gênait pas encore le passage de la lumière en cet endroit. Presque immobile, elle était difficile à déceler pour un observateur non averti. Au fur et à mesure que l’on s’en approchait pour l’examiner, elle gagnait en taille, jusqu’à atteindre un mètre de hauteur. Un homme était accroupi sur l’un des toits de la bourgade.
L’individu observait le soleil se coucher, habillé d’un manteau noir d’apparence banale. L’ensemble était large et assez grand pour recouvrir son corps entier. La partie supérieure consistait en une capuche ne permettant de voir que son visage et de le dissimuler en cas de besoin. La veste aux motifs gris et rectilignes s’agitait dans le vent, tout comme la courte chevelure châtain clair échappant de la capuche.
L’inconnu affichait une expression figée, inexpressive. Ses yeux verts aux taches orangées ne quittaient pas le soleil, de même que sa bouche restait détendue.
Progressivement, les ténèbres engendrées par la disparition de l’étoile approchèrent de l’homme, comme pour l’enlacer. Son apparente quiétude se brisa en quelques instants. Ses yeux quittèrent le soleil du regard, dorénavant perdus dans le vide, tremblant légèrement. Cela dura des secondes et, sans même s’en rendre compte, l’homme se retrouva dans une obscurité atténuée par les réverbères environnants. Dans le noir, seul, son humeur se mua. Il n’avait plus le même regard, son visage était renfermé, ses dents grinçaient sous la pression exercée par sa mâchoire. Il avait l’œil mauvais, son visage présentait des traits durs et sa bouche était pincée en une grimace trahissant de la colère.
L’encapuchonné se redressa brusquement et se tourna vers l’une des rues pavées, situées 20 mètres plus bas. Il disparut quelques instants pour réapparaitre dans un coin de pénombre, là où il avait porté son regard plus tôt. Il descendit l’allée sous la lumière des réverbères, d’un pas ample et déterminé, passant sa main dans sa courte barbe. Au loin devant lui était visible la Basse-Ville, un lieu de rixe et de corruption, sa destination.
Là-bas, les pavés avaient laissé place à des sentiers de terre et de boue, grossièrement aménagés. Les maisons étaient dorénavant plus composées d’un amas de planches assemblées à la hâte que de véritables matériaux de construction. Certaines étaient plus solides, faites de pierres, sans pour autant être d’une quelconque beauté. Des objets de natures diverses et inutiles jonchaient le sol, encombrant les rues, trahissant la pauvreté régnant en maître.
Au beau milieu de nulle part, dans l’une des nombreuses ruelles se terminant en cul de sac, un cri retentit. Comme les autres, le chemin était nauséeux, complètement parsemé de flaques emplies de vase et d’eau. La rue présentait toutefois une différence, elle descendait faiblement, redevenant plate par endroits. Ceci avait pour effet de doucement faire ruisseler les liquides vers le fond, dans un bruit fin et régulier.
Adossée contre une porte qui ne s’ouvrirait pas, les jambes tremblantes de peur, une jeune femme regardait un homme, impuissante. Elle se tenait l’épaule droite, tailladée et couverte de sang. Ses vêtements gris étaient en piteux état mais la blessure n’était pas profonde. En pleurs et terrorisée, la demoiselle le suppliait de la laisser partir.
Son agresseur, lui, était dans un tout autre état d’esprit. Hans le balafré se sentait chanceux. Cela faisait des heures qu’il guettait la moindre proie. Et pour cause, l’organisation de brigands dont il faisait partie n’avait plus fait appel à lui depuis quelques jours. La faim commençait à le tourmenter et il n’était pas question de chercher un gagne-pain honnête. Non, il était plus simple et plus plaisant de se servir chez son prochain, surtout quand il s’agissait d’une fleur délicate. Son visage, ses vêtements de qualité médiocre, de couleur sombre et tirant sur le vert trahissaient sa nature profonde. Tout comme ses autres acolytes, le symbole du groupe – une veuve noire – était présent sur sa courte veste brune. Il arborait un sourire de prédateur, annonciateur de l’ignominie imminente. Il avança d’un pas, pointant sa dague déjà ensanglantée vers sa victime.