Histoire à plusieurs mains

[Dona]

Bonjour Dona
Merci pour le bébé, j'essaierai de ne pas le faire trop pleurer.
Le problème c'est que nous marchons sans cesse en parallèle sans nous rencontrer; chacun marche
avec des œillères suivant son idée; j'avais poussé une jumelle... mais tu n'as pas suivi. Je cogite
et je te réponds...à plus

Ca me rappelle le théâtre d'impro dont la règle d'or est de jamais dire non à ce que te propose ton partenaire !

A dire vrai, je gardais la "jumelle" pour un peu plus trad, histoire de bien mesurer la tension de ce moment-là

Bon allez, cogito ergo... sum !

[Dona]

— Maman ?... Tu veux dire que ... qu'il n'y avait pas de deuxième enfant ?
— Chérie ! Fais attention à ce que tu dis ! Tu sais bien... Ils savent tout de nous ! murmura son époux d'un ton pressant.
— Je parle à ma fille ! Et je me fous du protocole !
La mère de Sophie avait changé. Tout dans son attitude témoignait d'un bouleversement sensible. Son regard était maintenant franc et direct. Elle était à présent debout, faisant face à son mari. Elle le défiait.
— Oui, Sophie, il n'y avait qu'un enfant quand ta grand-mère a accouché : c'était moi. Mais je sais ce qui est arrivé à l'autre petit...
— Que s'est-il passé ? Maman, maman, que s'est-il passé ?
— Ils l'ont enlevé. Voilà, ils l'ont pris !
Sophie était consternée.
— Qui l' a pris ?
— Le Gouvernement.
— Le quoi ?
— La cellule de Sécurité du Gouvernement.
— La Cellule...?
— Ta grand-mère avait vendu un de ses enfants.
— Vendu ? Vendu ?? Mais pourquoi ?
Sophie était atterée. Jamais, elle n'aurait pu imaginer une histoire de ce genre ! Sa grand-mère avait vendu un enfant! Mais que voulait dire vraiment ce "vendu" que sa mère avait, avec un geste de ses doigts, mis entre guillemets ?

[Le Merle Blanc]

OK Dona, nous voila enfin ( presque) sur la même longueur d'ondes...Je réponds dans
peu de temps... à plus.

[Dona]

Avec plaisir Merle blanc !

[Le Merle Blanc]

Elle était atterrée ! Jamais elle n'aurait cru possible une telle histoire ! vendre son enfant !
chez nous, dans ce pays dit... civilisé... ce n'était tout simplement pas possible ! elle devait
rêver; il y avait certainement autre chose... mais quoi ? Comment savoir près de cinquante
ans plus tard ?.. Et ces trois années de prison, pourquoi ? quel mystère rodait au dessus de
sa tête ?
Une vague de silence s'éternisait entre eux trois qui n'osaient se regarder. Le père poussa
un profond soupir, releva la tête:
- Bon, ok, je suppose que nous te devons une explication.
- Ce serait la moindre des choses, ne croyez-vous pas ?
- D'accord, il te faut savoir que nous remuons un tas de m... , une petite bombe qui peut à
tous moments nous sauter à la g.... !
-Je prends le risque.
Alors le père parla:
- Ta mère a eu la même réaction que toi en découvrant cette photo, d'un commun accord
nous avons décidé d'en savoir d'avantage... d'autant que ta grand-mère ne nous paraissait
être d'aucune utilité. Ta mère s'est faite embauchée à l'hôpital où elle avait vu le jour...
Un petit emploi de femme de ménage qui avait l'avantage de laisser libre accès dans tous les
bureaux.
- Elle n'a rien trouvé d'anormal; sauf qu'une anglaise immensément riche avait, par accident,
accouché le même jour à la même heure. Elle s'appelait Lisbeth Ammon ...
- Et alors ?
- Madame Annah Lawn, de son nom de jeune fille se nomme Annah Ammon!

[Dona]

ps : besoin - stop - réflexion -stop- intense- stop - à demain- stop

[Le Merle Blanc]

Salut Dona...
Comme dirait un certain Christophe Maé...Il est où le problème il est oùùùùùùùù ???
Il est oùùù ???????
Amuses-toi bien à plus !!!

[Dona]

- Maman! Tu veux donc dire que cette affaire est une substitution d'enfant ? C'est donc ta soeur cette Annah Hamon? Ai-je bien compris ?
- Oui. Tu as compris.
- Mais ... mais ... vous ne vous êtes jamais rencontrées ? Et mamie ? Ah ! je ne comprends rien !
Son père la regarda étrangement. Si le mystère était en partie révélé, il en manquait une face cachée. Sa femme allait-elle parler?
- Il y a autre chose... murmura-t-il à l'attention de sa fille.
Il fixa sa femme un moment puis celle-ci fit un petit signe de tête, donnant son assentiment à ce qui allait être dit.
- Sophie... Nous sommes issus d'une famille un peu spéciale... Nous quatre, oui. Nous avons un patrimoine génétique... inestimable. Une empreinte ADN que nous envierait le monde entier, s'il savait. Nous représentons une fortune immense, un pouvoir sans fin et une chance incroyable pour l'Humanité...
Le silence régna dans la pièce. Sophie écarquillait les yeux. Son coeur battait fort.
- Oui ? Papa ?
- Nous sommes... nous sommes d'une race qui n'existe plus, qui n'existes pas. Nous sommes immortels.

[Le Merle Blanc]

Comment croire une pareille révélation ? quel démon était venu détraquer l'esprit de ses parents ? Elle en
avait envie de rire. Elle retournait dans sa tête ce mot "immortel" elle feuilletait son dictionnaire cérébral
immortel: petite fleur... non pas ça ! soldats d'élites de l'armée perse dans l'antiquité, se pensant invulnérables mais qui moururent par milliers en Grèce lors de l'assaut des thermopiles ... Ces parents se croyaient-ils invulnérables, indestructibles ? Les dieux de l'olympe étaient appelés Immortels.
Immortel: non sujet à la mort, qui vit éternellement. Comment cela était-il possible ? sa grand-mère était bien décédée, son grand-père aussi !
Pourquoi son père disait "nous quatre" Qui comptait-il ; sa femme, lui, Annah et James ? Et elle, avait-elle,
si cela s'avérait vrai, hérité de ce patrimoine génétique ?
Il restait tout de même des points qui demeuraient sans réponse !
-Bon, dit-elle, ne mélangeons pas toutes les cartes, là j'avoue que je suis perdue... J'ai comme la vague
impression que vous me menez en bateau ! reprenons calmement:
Vous m'avez dit que James était une vielle connaissance, pourquoi n'en ai-je jamais entendu parler ? jamais rencontré ?.. et ces trois ans de prison... pourquoi ?
-Quand je travaillai à l'hôpital, un jour une vielle dame m'a contactée, elle m'a dit qu'elle me connaissait,
qu'elle voulait me parler mais hors de l'enceinte; nous primes rendez-vous le soir dans un bar peu distant...
Elle ne vint pas. J'appris le lendemain qu'elle avait été renversée par une voiture, que l'accident, banal,
disait-on, lui avait couté la vie et que le véhicule pour la renverser avait du pour le faire gravir le trottoir,
malgré les nombreux témoins, il n'y eut pas d' enquête .
-Le lendemain, j'étais licenciée pour faute grave: on me reprochait de subtiliser d'importantes doses de produits stupéfiants et de les revendre...et j'allai en prison.

[Dona]

- Cette vieille dame, tu veux dire qu'elle a été assassinée ??
- Oui, je pense qu'elle avait un message important à me délivrer.
- Et nous quatre ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Qui comptes-tu papa dans ces quatre personnes ?
- Ta mère, sa sœur jumelle disparue, toi-même... et moi...
- Toi ? Comment est-ce possible?
- Hum... Il nous faut revenir au début de toute cette histoire, reprit la mère de Sophie. Assieds-toi maintenant, c'est un peu long. Henri, va faire chauffer du thè s'il te plaît.
- Je préférerais un bon gin  chérie !...
- Va, allez, on peut bien se permettre ça mais pas plus d'un ! Fais attention, tu sais bien !...
Pendant que son père vaquait à préparer le thé et à se servir un verre, la mère de Sophie commença à raconter :
- En 1962, ta grand-mère était en voyage de noces avec ton grand-père dans une belle station de la mer Adriatique. C'est pendant leur lune de miel qu'ils ont dû nous concevoir... Ma mère m'a raconté cet épisode quand j'ai eu ton âge, un jour qu'elle commençait à avoir très mal au ventre. Sûrement le début de ses métastases. Elle m'a tout raconté. Une nuit, pendant qu'ils étaient à l'hôtel, ma mère a été réveillée par une drôle de lueur. La lumière venait du dehors. Ma mère s'est rendue sur le balcon. Elle a toujours dit que ce qui l'a frappé était le contraste saisissant entre l'horizon tout noir et la lueur qui inondait le balcon de la chambre. Elle a essayé de voir, de comprendre … mais il n'y avait rien ! Rien à voir ! Et quand elle a voulu appeler son mari endormi, elle a ressenti une douleur immense, à tel point qu'elle s'est évanouie. Quand elle s'est réveillée, tout était normal. Le médecin qu'elle a fait venir n'a rien constaté : aucun symptôme d'une quelconque pathologie, rien... Mais neuf fois plus tard, elle accouchait. Je pense que ma sœur et moi avons été contactés et que ton père, par contamination vaginale, l'a été aussi...



ps : bon courage Merle blanc ! Et merci pour ta participation ! J'y prends vraiment grand plaisir à ce jeu même si je m'arrache les cheveux à chaque nouvel épisode !