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Re: MYOPUS GRADUS

Publié : 18 mars 2016, 19:00
par Loustic
J'aime beaucoup cette image très années 60 ! Les jupes ne se portent plus, manifestement les limaces écervelées prolifèrent encore !

Quant aux filles, ces limaces décervelées en jupe écossaise pour la plupart car c'était à la mode, elles arboraient un air si réjoui et des grimaces si grossières quand je les regardai que je compris tout de suite : j'étais dans l'arène, elles assistaient dans les tribunes à ma déchéance.

Re: MYOPUS GRADUS

Publié : 18 mars 2016, 19:12
par Dona
Je crois que Liza va me reprendre sur "décervelées" (on en avait déjà parlé...) alors je vais le modifier tout de suite ! :mrgreen:

Re: MYOPUS GRADUS

Publié : 18 mars 2016, 19:25
par Dona
" MYOPUS GRADUS " épisode 12 :


" Mme Delbarre était la professeure d'anglais. Elle enseignait au collège, tout comme son époux.

J'étais douée en langues, ai-je déjà précisé. Mes après-midi de solitude m'avaient laissé le loisir d'apprendre par cœur les verbes irréguliers et les tournures grammaticales si spécifiques à cette langue étrangère. J'appréciais assez cette jeune créature aux yeux alanguis et aux accents romantiques dès lors que nous étudiions quelques fragments littéraires du patrimoine britannique. Hélas ! C'était relativement rare. Les cours portaient plutôt sur des exercices et l'apprentissage fastidieux du vocabulaire.

Ce jeune professeur eut l'ingénieuse idée de diversifier sa pédagogie au vu du piètre niveau de la quatrième B. En effet, à l'exception de quelques têtes dont Myopus et moi-même faisions partie, l'ensemble des élèves peinaient beaucoup en anglais et leurs baragouinages étaient vraiment ennuyeux pour les quelques élus beaucoup plus autonomes et avancés dans cet enseignement. Mme Delbarre mit en place, deux fois par semaine, un atelier d'étude de la langue anglaise bâti sur un système de fiches de niveau. Elle passa un long moment à nous expliquer le fonctionnement de ces nouvelles fiches en couleur destinées à développer le niveau de chaque élève, en fonction de ses capacités d'avancement. C'était les prémices de l'accompagnement personnalisé à une époque où l'on ne savait pas encore le définir de cette manière.

Passé le test initial, on se voyait attribuer une activité sur un thème précis. Cela consistait à étudier un texte écrit en anglais puis à répondre aux questions sur son sujet. L'exercice se poursuivait par une lecture orale qu'on enregistrait sur magnétophone et que le professeur écoutait pour l'évaluer. Le tout se terminait par des questions à choix multiples. Le score obtenu confirmait la possibilité ou non de passer au niveau suivant.

Les fiches étaient de couleur. On commençait par le jaune, on avait une étape à franchir en orange, deux en bleu clair et bleu foncé, une étape intermédiaire en beige, plusieurs à passer en rouge. Arriver dans le vert montrait qu'on était autonome, parvenir au violet était la consécration !

Bien entendu, je visai le violet d'emblée et je laissai l'arc-en-ciel aux autres.

C'est ce que j'avais escompté... mais ceci ne se déroula pas comme je l'avais prévu. "

Re: MYOPUS GRADUS

Publié : 19 mars 2016, 11:34
par Liza
Liza est cuite à point ! 40° de température, je respire comme une locomotive.
Dans notre désert médical le médecin veut que je me rende à son cabinet. Huit kilomètres en tâtonnant à la canne. Enfin, il passera quand il aura le temps. Serai-je encore vivante ?

Mais non Dona, je ne vais pas te reprendre, la preuve, tu as compris. Comme personne ne semble percuter la règle, je l’explique :

Elle était enlaidie par la colère : colère n'est pas sujet réel, mais complément d'agent du verbe passif et désigne la cause de l'action, c'est-à-dire l'objet ou l'être par lequel l'action est accomplie. Il indique l'être ou l'objet qui agit.

Autre exemple : Il était accablé DE honte, excité D'un désir curieux.

PAR s'emploie plutôt avec les verbes indiquant une action matérielle : La charrue est tirée PAR les bœufs.

DE s'emploie plutôt avec les verbes marquant un sentiment, une émotion : J'étais craint DE mes ennemis, ou par des verbes pris au figuré : Il était accablé DE honte .

On attendrait, dans la phrase qui nous préoccupe : Elle était enlaidie DE colère.

C’est compliqué, ce n’est pas moi qui fais les règles. Le plus simple reste de ne pas trop s’en préoccuper et d'écrire en langage parlé. J’ai épinglé la prof de français avec ce truc, c’est pour dire.

Tes textes sont rédigés dans un français très correct et qui verra ce genre de défaut ? J’en parle à ton propos alors que je suis la première à transgresser ces règles barbares. J'apprends des mots avec toi, n'est-ce pas une chose enrichissante.

Blanches brebis, égarez-vous dans les bois, le loup n’y est pas.

Re: MYOPUS GRADUS

Publié : 19 mars 2016, 11:42
par Montparnasse
Merci pour ce cours de français. Je me sens plus instruit. N'hésite pas, fais-nous profiter de ton savoir. Je suis preneur !
Je corrigeais aussi mes profs, à la fac, mais c'était de la physique, et j'étais beaucoup plus vieux que toi... :super:

Re: MYOPUS GRADUS

Publié : 19 mars 2016, 11:54
par Dona
Mais oui, bien sûr !

Je dois dire qu'à force de copier-coller-déplacer-recoller, modifier... je ne me rends pas toujours compte des erreurs produites. Je finis tellement par connaître mon texte que je ne vois plus les fautes !

Mais Liza veille ! Dans un sens,c'est plutôt cool... :mrgreen: Mais bon, faut y passer quoi !...

Re: MYOPUS GRADUS

Publié : 19 mars 2016, 12:07
par Montparnasse
J'espère que la locomotive Liza ne fera pas de surchauffe. Bon rétablissement ! (clin d'oeil)

Re: MYOPUS GRADUS

Publié : 19 mars 2016, 13:53
par Liza
Je ne jette pas la pierre, à force d’écouter, je ne fais plus attention et, parfois, il manque l’article ou, ayant changé les mots, il n’est plus en accord avec la phrase.

Je gagne beaucoup à réfléchir avant de taper. Le mieux est de construire l’histoire mentalement et de la taper ensuite. Je suis active et impérieuse, alors mes doigts m’ont pas toujours droit de surseoir en attendant la réflexion.

Côté santé, c’est mieux, une piqûre a relâché ma respiration et le fébrifuge commence à faire baisser la surchauffe. L’institut ouvrant un large parapluie, ma grippe bronchique m’en interdira certainement l’accès jusqu’aux vacances. Un mois sans cours. Que de temps perdu ! Enfin, l’école à distance prendra tout son sens.

Re: MYOPUS GRADUS

Publié : 21 mars 2016, 12:37
par Montparnasse
Ce que j'aime :) :

Extrait n°11
ces limaces écervelées en jupe écossaise

Re: MYOPUS GRADUS

Publié : 21 mars 2016, 14:18
par Dona
" MYOPUS GRADUS "épisode 12 :



" En réalité, je dus commencer, comme tous les autres par la case départ.
Ayant franchi en quelques semaines, cinq couleurs différentes, ce qui témoignait fort allégrement de ma progression, je restais bien trois semaines coincée dans la zone rouge... Pas moyen de passer le cap de ce corpus de leçons qui portait sur le thème des excuses par exemple (et Dieu sait que les Britanniques en sont friands !). La conjugaison des verbes et les innombrables prépositions pour indiquer, en anglais qu'on est plutôt apologize, sorry, ou ashamed me laissèrent un moment sur le banc de touche.

Une fois arrivée au vert, je bataillais longuement sur le thème cultures du monde et superstitions. On était à la fin mars. Curieusement, Rabbit le Myope avançait à pas de géant. Et alors que j'emmêlais encore les tournures modales et autres gâteries grammaticales anglaises dont les subtilités finissaient par m'échapper tant elles étaient diverses et nuancées, Myopus passait ses quizz terminaux avec aisance. D'où lui venait une telle dextérité de l'anglais ? Il avait une gymnastique d'esprit impressionnante dans ce domaine : les questions-tags n'avaient apparemment aucun secret pour lui ; quand je m'aventurais encore dans les nébuleuses géographiques de la culture anglophone de par le monde, Myopus avait déjà validé les items portant sur toutes les pratiques rituelles et culturelles du Commonwealth ! Quand j'arrivais au chapitre des superstitions, il avait déjà visité tous les siècles jusqu'au nôtre !

Cette vélocité linguistique était déstabilisante tant ce gamin passait les étapes avec brio ! C'est ce que me dit Mme Delmarre le jour où je m'enquis de lui demander si je pouvais accéder aux fiches violettes. Après tout je venais de terminer les 3 vertes exigées dans la série ! arguai-je. "