Merci pour vos encouragements !

Je les ai lus alors que j'étais en train de m'échiner sur un passage pas facile...
Je mets un petit bout là, hors contexte, c'est la page 251. J'ai besoin de savoir si c'est correct ou non... J'hésite avec le "combien" et "comme", j'ai du mal à le formuler...
PS: Précision : de Varque a 54 ans, Clara, 34
" — Mais moi ? Moi ? insista de Varque.
Aujourd’hui, elle acceptait sa détresse, émue de ses fêlures, humilié devant elle de ce qu’il éprouvait, maladroit, presque pathétique dans son désir d’homme floué.
Il l’aimait.
C'était évident et tellement bouleversant.
Depuis combien de temps n’avait-elle pas éprouvé ce vertige ? Être aimée. Chavirer dans les bras d’un homme qu’elle comblerait.
— Vous ? Mais vous êtes le seul qui m’avez protégée. Vous m'avez ouvert votre porte. Vous m'avez acceptée. Vous m'avez donné ce dont j'avais le plus besoin.
— Qu’est-ce donc ? demanda de Varque, suppliant.
— Un asile.
Le mot pris un écho particulier dans l’esprit de de Varque.
Il la revit, endormie dans la bergère rouge, lovée dans une posture de petit chien, un petit corps endormi, confiant et sans défense, dans sa propre maison. Comme il avait été submergé par cet amour neuf et si inattendu ! Combien de fois avait-il été défait puis avait combattu lors de leur première rupture ? Reçu le triomphe des retrouvailles lorsque Clara était revenue... Et encore tout à l’heure, il avait dû se battre pour la défendre. Quel amour batailleur….
Pourtant, ils étaient encore là, tous deux, réunis dans une sphère fusionnelle, se cherchant, se retrouvant, tendus l’un vers l’autre, assoiffés de la vérité des amants qui craignent de se tromper et brûlent à la fois de sombrer – et tant pis pour le reste – dans l’histoire qu’ils désirent le plus.
— Dites-moi ! Dites-moi quelque chose ! supplia de Varque, avec une démesure émotionnelle dont il eut presque honte. Mais l’heure n'était plus au ridicule ni à la vexation stupide. Depuis tout à l'heure, il avait passé le cap de l'orgueil personnel. Maintenant, il fallait qu'il sache.
Clara le regarda longuement, sans ciller du regard et pour la première fois, pour cet homme qui commençait à envahir terriblement son espace et tout son corps, elle eut un geste d’une tendresse infinie. Elle caressa doucement sa joue, fixa, émue, les petites rides des yeux, suivit leur sillon du doigt, balaya la mèche de cheveux bruns sur son front comme pour calmer un adolescent rageur et dit :
— Attendez-moi. Attendez-moi encore. Encore un peu. "