Prénom
Publié : 11 février 2016, 15:22
Prénom
Qui m’a affublée de ce prénom, diminutif anglophone d’Élisabeth, serais-je une petite reine. À le croire, je peine. Serait-ce un hasard vierge de curiosité qui m’aurait ainsi nommée. Un petit nom de circonstance facilement trouvé. Un nom bizarre qui fait les chiens se retourner, l’oreille dressée. Je vis une sorte de proscription, je suis la seule des environs à porter ce rugueux prénom, comme un fanion. Le mot qui siffle à l’oreille : Lizzie avec deux Z et deux I, un grincement, un mauvais coup, on serre la vis et on lève l’écrou. On grince des dents en l’écoutant, comme une triste nouvelle.
Aussi ai-je pris la liberté de le réduire dans sa réalité. Élisabeth, je reprends et le réforme. Le É, j’ai sauté, tout le monde a la flemme de l’accentuer. Lisabeth restait, peu conforme ! Lisa, passe encore, même si le commis à l’état civil s’est trompé et a insisté en l’écrivant avec z. Le beth, insupportable, il ne représente pas mes qualités intrinsèques avérées. Alors pour être courte et bien nommée, j’ai opté pour Liza. Lizzie est oublié, dans cette écriture simplifiée ! Ceux à qui cela ne plaît pas, c’est simple, ils ne m’appellent pas !
Fleur ! Voilà un prénom que j’aimerais porter. Un nom dont je m’approprierais l’odeur en l’été. Faute de mieux, l’hiver, son parfum me souviendrais. Une grande tige de jolies feuilles habillée. Au bout s’épanouirait le sourire d’une fleur aux pétales finement ciselés. Largement ouverte ou recroquevillée, éternelle, la fleur est le fruit, elle porte en elle la vie. Certaines sont effeuillées enveloppées de mot d’amour, leur langage, aux dames fait la cour. Attention les malotrus, parfois les épines piquent les intrus.
Fleur devient magique lorsqu’il est porté par une femme forte, à la voix qui porte, capable de se faire entendre par n’importe qui, ceux ayant de bons otolithes ou l’oreille en faillite. Pour faire court, une femme dont le murmure qu’elle récite, aux confidences d’un ami pareilles, porte directement au creux de l’oreille. Les gens payent cher pour l’écouter, toutefois son métier d’audioprothésiste n’est pas de parler, seulement de se faire entendre et comprendre. Si le son de la vie se dérobe, allez voir Fleur, elle accrochera la magie électronique à votre lobe.
Fleur est un prénom élixir, on en extrait le meilleur : son parfum. Réunies en bouquet elles fêtent anniversaires, mariages, décès. Témoin des bonheurs et des souffrances de la vie, porter un nom de fleur, j’ai envie. Vivant en Normandie, pourquoi pas Maïly, fleur de pommier en japonais, comme le cidre et l’eau-de-vie.
Liza
Qui m’a affublée de ce prénom, diminutif anglophone d’Élisabeth, serais-je une petite reine. À le croire, je peine. Serait-ce un hasard vierge de curiosité qui m’aurait ainsi nommée. Un petit nom de circonstance facilement trouvé. Un nom bizarre qui fait les chiens se retourner, l’oreille dressée. Je vis une sorte de proscription, je suis la seule des environs à porter ce rugueux prénom, comme un fanion. Le mot qui siffle à l’oreille : Lizzie avec deux Z et deux I, un grincement, un mauvais coup, on serre la vis et on lève l’écrou. On grince des dents en l’écoutant, comme une triste nouvelle.
Aussi ai-je pris la liberté de le réduire dans sa réalité. Élisabeth, je reprends et le réforme. Le É, j’ai sauté, tout le monde a la flemme de l’accentuer. Lisabeth restait, peu conforme ! Lisa, passe encore, même si le commis à l’état civil s’est trompé et a insisté en l’écrivant avec z. Le beth, insupportable, il ne représente pas mes qualités intrinsèques avérées. Alors pour être courte et bien nommée, j’ai opté pour Liza. Lizzie est oublié, dans cette écriture simplifiée ! Ceux à qui cela ne plaît pas, c’est simple, ils ne m’appellent pas !
Fleur ! Voilà un prénom que j’aimerais porter. Un nom dont je m’approprierais l’odeur en l’été. Faute de mieux, l’hiver, son parfum me souviendrais. Une grande tige de jolies feuilles habillée. Au bout s’épanouirait le sourire d’une fleur aux pétales finement ciselés. Largement ouverte ou recroquevillée, éternelle, la fleur est le fruit, elle porte en elle la vie. Certaines sont effeuillées enveloppées de mot d’amour, leur langage, aux dames fait la cour. Attention les malotrus, parfois les épines piquent les intrus.
Fleur devient magique lorsqu’il est porté par une femme forte, à la voix qui porte, capable de se faire entendre par n’importe qui, ceux ayant de bons otolithes ou l’oreille en faillite. Pour faire court, une femme dont le murmure qu’elle récite, aux confidences d’un ami pareilles, porte directement au creux de l’oreille. Les gens payent cher pour l’écouter, toutefois son métier d’audioprothésiste n’est pas de parler, seulement de se faire entendre et comprendre. Si le son de la vie se dérobe, allez voir Fleur, elle accrochera la magie électronique à votre lobe.
Fleur est un prénom élixir, on en extrait le meilleur : son parfum. Réunies en bouquet elles fêtent anniversaires, mariages, décès. Témoin des bonheurs et des souffrances de la vie, porter un nom de fleur, j’ai envie. Vivant en Normandie, pourquoi pas Maïly, fleur de pommier en japonais, comme le cidre et l’eau-de-vie.
Liza