Volage
Publié : 19 février 2016, 17:28
Volage
Ne pas chercher à le connaître était une solution toute faite. Je n’ai pas su résister à l’envie de paraître devant cet inconnu, sans me méfier de son sourire ni de ses éclats de rire. Il a immédiatement deviné ma timidité, mon besoin d’être aimée. Comme une bécasse, je me suis laissée prendre dans sa nasse.
Il m’écrivait les mots que j’avais envie de lire et je lui répondais avec ceux qu’il me plaisait d’écrire. Un cœur d’artichaut, caché dans du papier couvert d’écriture tendre, durcit et se fane aussi, sans attendre. Sous son couvercle transparent, l’horloge du temps a mis à mal mon prétendant et tué l’idée chimérique d’un amour résistant. Il a cassé mon cœur uniquement pour s'en faire gloire et se vanter de sa victoire.
Ses courriers que le facteur m’apportait, je les attendais comme un bienfait. Je le sais, désormais rien ne peut ressusciter un printemps d’amour mort-né. Éviter la souffrance est mon combat, mon cœur meurtri attend l’anesthésiant, une décoction de mandragore, m’y aidera.
Il faut savoir son avenir estimer. Si j’avais su discerner son infidélité, si j’avais su le regarder, sans mes yeux de joie brouillés, mon chemin n’aurait jamais le sien, rejoint. En signe de liberté, j’aurais brûlé ses lettres, sans témoins. Et sans mentir, avec un plaisir immodéré, je me serais délectée en observant la fumée vers le ciel, monter. Je l’aurais accompagnée des yeux, formant d’impérieux et d’irrassasiables vœux pour qu’elle l’aspire comme le brouillard et l’emporte avec elle vers les cieux amers, chez le diable, dans l’enfer des paillards.
Liza
Ne pas chercher à le connaître était une solution toute faite. Je n’ai pas su résister à l’envie de paraître devant cet inconnu, sans me méfier de son sourire ni de ses éclats de rire. Il a immédiatement deviné ma timidité, mon besoin d’être aimée. Comme une bécasse, je me suis laissée prendre dans sa nasse.
Il m’écrivait les mots que j’avais envie de lire et je lui répondais avec ceux qu’il me plaisait d’écrire. Un cœur d’artichaut, caché dans du papier couvert d’écriture tendre, durcit et se fane aussi, sans attendre. Sous son couvercle transparent, l’horloge du temps a mis à mal mon prétendant et tué l’idée chimérique d’un amour résistant. Il a cassé mon cœur uniquement pour s'en faire gloire et se vanter de sa victoire.
Ses courriers que le facteur m’apportait, je les attendais comme un bienfait. Je le sais, désormais rien ne peut ressusciter un printemps d’amour mort-né. Éviter la souffrance est mon combat, mon cœur meurtri attend l’anesthésiant, une décoction de mandragore, m’y aidera.
Il faut savoir son avenir estimer. Si j’avais su discerner son infidélité, si j’avais su le regarder, sans mes yeux de joie brouillés, mon chemin n’aurait jamais le sien, rejoint. En signe de liberté, j’aurais brûlé ses lettres, sans témoins. Et sans mentir, avec un plaisir immodéré, je me serais délectée en observant la fumée vers le ciel, monter. Je l’aurais accompagnée des yeux, formant d’impérieux et d’irrassasiables vœux pour qu’elle l’aspire comme le brouillard et l’emporte avec elle vers les cieux amers, chez le diable, dans l’enfer des paillards.
Liza