AQUABIO
Publié : 25 février 2016, 15:52
J'avoue : ça me tentait bien de le refaire celui-là !
AQUABIO
" - Ah HEDERA HELIX ! / LIERRE IMPERIAL ! / Héritier des ARALIACEAE ! / Cultivé comme plante ornementale ! / Le fleuriste des Carrés Saint-Louis de Versailles / M'employait à ses sculptures florales / Et je vivais en pot, en vasque / A fleur d'eau !!!!... / A fleur d'eau !!
- Oh non ! Il remet ça ! s'exclamèrent en chœur les différentes espèces végétales qui offraient là une diversité florale bien fanée. En plein été, dans la véranda fermée, ces gerbes de verdure, autrefois si plantues, n'offraient plus au regard, qu'une vision de nature désolée.
- Hé FLEUR DE LYS ! Tu sais qu't'as de beaux restes poupée ! Moi, le GAILLARD d'Arboustier, j'avais toujours craqué pour FLEUR DE LYS, j' lui avais toujours fait du gringue. Fait chaud à crever hein ? lançai-je aux autres végétaux, exténués.
- Ils sont partis mais ils vont revenir ! Ils nous aiment trop ! s'écria CAMPANULE, une grande bringue aux grelots violets.
- Les proprios s'sont cassés Beauté ! C'est pas Disney ici, Fée Clochette ! rajoutais-je narquois.
C'est vrai quoi ! On était tous là à crever de jour en jour ! C'était fatidique, on allait y passer !
IMPERIAL en remit un coup. Fallait qu'le vieux déclame son identité, à la manière épique, un peu tous les jours :
- Autrefois pourtant, sa main verte et légère/ M'entretenait avec soin et j'offrais au regard / Une faconde de verdure, délirante et touffue / A l'apogée de mon règne végétal / Je faisais la fierté de ses étagères à plantes vertes !
On avait tous connu ça. On avait débarqué ici rutilants et beaux gosses !
- Parfois, j'ai encore des spasmes de sève/ Des fantasmes de sempervirence… / Des images de forêts équatoriales/ Ces forêts chlorophylles : paradis végétal, l'Olympe des plantes vertes ! déclama l'IMPERIAL.
ROSE ROYALE osa :
- HADERA HELIX ! Soyez raisonnable ! Ne désespérons pas ! N'oubliez pas que la science moderne a mis au point la survivance extrême des épiphytes, ces organismes autotrophes photosynthétiques capables d'absorber l'humidité de l'air et trouvent les sels minéraux, partiellement dans l'humus qui peut se former à la base des branches ou même des radicelles ! Nos réserves aquabiotiques nous permettent une survie insoupçonnée !
C'était la scientifique de l'assemblée ! A dire vrai, la réalité était désespérante. Trop de lumière, aucune nourriture, à peine un chagrin d'eau, il y avait bien longtemps… Des guîpures vieillissantes, des racines racornies, des terreaux mycosés, des scrofules de sécheresse sur les feuilles dénevurées, c'était pas beau à voir !... On jouait tous de la palette du verdâtre... C'était le cancer de la soif !...Y'avait plein de cadavres de mouches nécrosés sur le lino, on étouffait ! Les radicelles fanaient, s'aigrissaient, se rabougrissaient, désespérées. On était entrés en agonie...
- Et J'EX-PI-RE ! EX-SAN-GUE ! hurla Lierre Impérial au pic de sa loghorrée.
Et puis d'un coup !... du bruit, une gerbe de lumière ! Un incendie de jour inondait la pièce !
- La maison est ouverte ! criai-je par signaux photosensibles.
Aussitôt des ciseaux janissaires happèrent les fanures et toutes les feuilles mortes ! Et, comble de bien-être... enfin ... on sentit... De l'eau !... De l'eau !… Un bonheur torpide vint inonder les pousses, une joie campanile raviva les racines ! Et puis !… Ce fut... L'épectase aquatique !... la délivrance enfin ! La palingénésie végétale !
Et elle, tout en beauté, gaillarde et bronzée, s'écria vers son mari :
- T'as vu Chéri pour les plantes hein ! Il était temps de rentrer ! "



AQUABIO
" - Ah HEDERA HELIX ! / LIERRE IMPERIAL ! / Héritier des ARALIACEAE ! / Cultivé comme plante ornementale ! / Le fleuriste des Carrés Saint-Louis de Versailles / M'employait à ses sculptures florales / Et je vivais en pot, en vasque / A fleur d'eau !!!!... / A fleur d'eau !!
- Oh non ! Il remet ça ! s'exclamèrent en chœur les différentes espèces végétales qui offraient là une diversité florale bien fanée. En plein été, dans la véranda fermée, ces gerbes de verdure, autrefois si plantues, n'offraient plus au regard, qu'une vision de nature désolée.
- Hé FLEUR DE LYS ! Tu sais qu't'as de beaux restes poupée ! Moi, le GAILLARD d'Arboustier, j'avais toujours craqué pour FLEUR DE LYS, j' lui avais toujours fait du gringue. Fait chaud à crever hein ? lançai-je aux autres végétaux, exténués.
- Ils sont partis mais ils vont revenir ! Ils nous aiment trop ! s'écria CAMPANULE, une grande bringue aux grelots violets.
- Les proprios s'sont cassés Beauté ! C'est pas Disney ici, Fée Clochette ! rajoutais-je narquois.
C'est vrai quoi ! On était tous là à crever de jour en jour ! C'était fatidique, on allait y passer !
IMPERIAL en remit un coup. Fallait qu'le vieux déclame son identité, à la manière épique, un peu tous les jours :
- Autrefois pourtant, sa main verte et légère/ M'entretenait avec soin et j'offrais au regard / Une faconde de verdure, délirante et touffue / A l'apogée de mon règne végétal / Je faisais la fierté de ses étagères à plantes vertes !
On avait tous connu ça. On avait débarqué ici rutilants et beaux gosses !
- Parfois, j'ai encore des spasmes de sève/ Des fantasmes de sempervirence… / Des images de forêts équatoriales/ Ces forêts chlorophylles : paradis végétal, l'Olympe des plantes vertes ! déclama l'IMPERIAL.
ROSE ROYALE osa :
- HADERA HELIX ! Soyez raisonnable ! Ne désespérons pas ! N'oubliez pas que la science moderne a mis au point la survivance extrême des épiphytes, ces organismes autotrophes photosynthétiques capables d'absorber l'humidité de l'air et trouvent les sels minéraux, partiellement dans l'humus qui peut se former à la base des branches ou même des radicelles ! Nos réserves aquabiotiques nous permettent une survie insoupçonnée !
C'était la scientifique de l'assemblée ! A dire vrai, la réalité était désespérante. Trop de lumière, aucune nourriture, à peine un chagrin d'eau, il y avait bien longtemps… Des guîpures vieillissantes, des racines racornies, des terreaux mycosés, des scrofules de sécheresse sur les feuilles dénevurées, c'était pas beau à voir !... On jouait tous de la palette du verdâtre... C'était le cancer de la soif !...Y'avait plein de cadavres de mouches nécrosés sur le lino, on étouffait ! Les radicelles fanaient, s'aigrissaient, se rabougrissaient, désespérées. On était entrés en agonie...
- Et J'EX-PI-RE ! EX-SAN-GUE ! hurla Lierre Impérial au pic de sa loghorrée.
Et puis d'un coup !... du bruit, une gerbe de lumière ! Un incendie de jour inondait la pièce !
- La maison est ouverte ! criai-je par signaux photosensibles.
Aussitôt des ciseaux janissaires happèrent les fanures et toutes les feuilles mortes ! Et, comble de bien-être... enfin ... on sentit... De l'eau !... De l'eau !… Un bonheur torpide vint inonder les pousses, une joie campanile raviva les racines ! Et puis !… Ce fut... L'épectase aquatique !... la délivrance enfin ! La palingénésie végétale !
Et elle, tout en beauté, gaillarde et bronzée, s'écria vers son mari :
- T'as vu Chéri pour les plantes hein ! Il était temps de rentrer ! "