Lettre à ma fille
Publié : 21 mars 2016, 19:14
Bonsoir, voilà un petit récit qui m'est venu hier lorsqu'une amie à moi a fondu en larmes après avoir lu un extrait de vipère au poing. Elle avait fait un rapprochement avec sa mère.
Tu sais ma fille, je te sous-estime et te rabaisse. Pourquoi ?
Je sais ma fille qu'avec ardeur tu me détestes. Qu'avec mes propres blessures je te maltraite. Qu'avec cette franchise que tu haïs depuis toujours je te chuchotte à l'oreille que même dans le ciel c'est écrit. Je te hurle que la vérité ne sors que de ma bouche et que tu es uniquement source de mensonge : fille du malin.
Sache qu'on m'a élevée comme je t'éleve, non, plutôt comme je te rabaisse. C'est pourquoi ma souffrance j'installe dans tes veines. Ma haine j'inscris dans ton âme. Ton désespoir je grave dans notre mémoire.
Tu m'en veux ?
Ma fille, je t'ai changé plus de couches que je ne t'ai séché de larmes, je suis moins capable qu'une nourrice, j'ai compris.
Ma fille, même au sommet je ne t'estimerai point.
Mais ma fille n'oublie pas celle que tu es devenue peut être grâce à moi ; n'oublie pas les souffrances que tu as immortalisées sur ce papier peut être à cause de moi. Une immortalité qu'on admire tant.
Ma fille n'oublie pas que tes souffrances sont aussi les miennes.
Ma fille n'oublie pas que je ne fais que répéter en toi le refrain de la douleur qu'on a fait hurler en moi.
Mon mauvais traitement a fait celle que tu es aujourd'hui, la révolutionnaire Manon. Celle que tout le monde admire pour sa force, celle que tout le monde soutient dans ses combats, celle qu'on aime également pour sa sensibilité.
Ma fille j'ai fait de toi la formidable et talentueuse Manon. Je me refuse à te l'avouer.
Je sais qu'au fond de moi grandit une fierté, une fierté que je suis incapable de t'exposer, comme beaucoup ont caché la fierté qu'ils avaient de moi.
Mon histoire j'ai dû récrire dans la tienne, voilà où est la tragédie.
Tu sais ma fille, je te sous-estime et te rabaisse. Pourquoi ?
Je sais ma fille qu'avec ardeur tu me détestes. Qu'avec mes propres blessures je te maltraite. Qu'avec cette franchise que tu haïs depuis toujours je te chuchotte à l'oreille que même dans le ciel c'est écrit. Je te hurle que la vérité ne sors que de ma bouche et que tu es uniquement source de mensonge : fille du malin.
Sache qu'on m'a élevée comme je t'éleve, non, plutôt comme je te rabaisse. C'est pourquoi ma souffrance j'installe dans tes veines. Ma haine j'inscris dans ton âme. Ton désespoir je grave dans notre mémoire.
Tu m'en veux ?
Ma fille, je t'ai changé plus de couches que je ne t'ai séché de larmes, je suis moins capable qu'une nourrice, j'ai compris.
Ma fille, même au sommet je ne t'estimerai point.
Mais ma fille n'oublie pas celle que tu es devenue peut être grâce à moi ; n'oublie pas les souffrances que tu as immortalisées sur ce papier peut être à cause de moi. Une immortalité qu'on admire tant.
Ma fille n'oublie pas que tes souffrances sont aussi les miennes.
Ma fille n'oublie pas que je ne fais que répéter en toi le refrain de la douleur qu'on a fait hurler en moi.
Mon mauvais traitement a fait celle que tu es aujourd'hui, la révolutionnaire Manon. Celle que tout le monde admire pour sa force, celle que tout le monde soutient dans ses combats, celle qu'on aime également pour sa sensibilité.
Ma fille j'ai fait de toi la formidable et talentueuse Manon. Je me refuse à te l'avouer.
Je sais qu'au fond de moi grandit une fierté, une fierté que je suis incapable de t'exposer, comme beaucoup ont caché la fierté qu'ils avaient de moi.
Mon histoire j'ai dû récrire dans la tienne, voilà où est la tragédie.