Imprévue Épisodes 1 à 10 l'histoire est complète
Publié : 20 juillet 2016, 18:18
Avant le lancement des épisodes, un mot sur mon écriture :
Liza n’existe pas, fille de personne, je n’habite pas mon livret de famille. Je suis la contraction SMS d’un nom. La midinette que je suis, se cache derrière des évidences, des apparences. Je prends souvent un air absent, celui qui rend transparent. Une ghettoïsation derrière un rideau d’audace, de patience et de romantisme à fleur de coeur, qui me va bien. L’écriture, c’est comme une couverture, quand on a trop chaud, on en change, du coup on a froid, si on en a plusieurs, on tempère sa vie. Ne croyez pas discerner où se trouve l’invention et la réalité. Dans cet amalgame nul ne pourrait s’y retrouver, pas même moi !
Le brouillard transparent d'une telle écriture crée un échange dans lequel chaque mot peut être mis en doute. Cela donne au lecteur un côté surréaliste, un placebo de baume au cœur. Pour augmenter mes chances de retrouver, intacte, le matin venu, l’envie d’écrire qui me déchire, chaque soir avant de m’endormir, j’écris au bas de l’écran ces deux mots : À suivre…
Je commence une série ! Il n’y est pas question de moi, on se détache ! Elle compte dix (en lettres, c’est moins décourageant) épisodes. Bonne lecture !
Imprévue 01
— Maman, on doit aller choisir mon téléphone. Tu as promis, il est déjà trois heures, s’impatiente la gamine.
— J’ai ce travail à finir, répond la mère.
— Tu avais promis ! insiste la gamine boudeuse.
— C’est vrai, j’irai demain en allant faire les courses, insiste la mère.
— Ah ! non ! je veux le choisir moi-même. Tu prendrais le plus nul. Viens, on y va…
— Je ne peux pas aujourd'hui. Je dois finir ce truc. Il faut bien faire bouillir la marmite.
— Ben, tu ne dois pas gagner cher, je n’ai jamais vu une marmite sur le feu !
— Les marmites sont remplacées par les cocottes minutes. Le quotidien évolue ! meurs-tu de faim ?
— Mais non ! la cuisine que tu fais dans ta grande poêle profonde est excellente.
— Cela s’appelle une sauteuse.
— Une sauteuse ! ah bon ! Une sauteuse, pour moi, c’est une fille qui a le feu aux fesses.
— Posée sur le feu, elle n’a guère d’autre choix ! s’amuse la mère en riant franchement. Tu es une fille imprévisible.
— Quand j’étais petite, tu disais… ma fille imprévue, tu as changé de mot ? grimace la petite.
— C’est exact, Lola, tu es notre fille imprévue, avoue la maman en serrant la petite dans ses bras. Je te l’ai dit, le résultat d’un éclair intense entre ton père et moi qui a illuminé notre jeunesse, vite allumé et aussi vite éteint. La foudre est tombée plus tard, lorsque nos parents ont appris ta venue et nos projets de mariage. Ensuite, tu as commencé à te tailler une place dans mon ventre à grands coups de pied. Plus tu gigotais, plus nous étions heureux.
— Maintenant, je dois rester tranquille, je peux à peine danser sur la musique dans ma chambre. Les temps changent en douze ans.
— Tu restes notre meilleur cadeau, un cadeau imprévu, la surprise de notre vie et tu sais combien nous t’aimons.
— Un téléphone imprévu, ça existe ? c’est ce qu’il me faut et je ne demanderai personne en mariage, promis !
— Nous irons toutes les deux, samedi matin, cela te convient-il ?
— Bon, j’attendrai samedi, affirme la petite, en embrassant sa mère. J’en veux un très chouette.
— Attention, tu auras celui qui est livré avec le forfait, il suffira, pas de goûts de luxe, un téléphone pour téléphoner.
— On voit qu’il y a longtemps que tu n’as pas tourné les pages de ton petit journal : un truc, uniquement pour téléphoner, il y a belle lurette que ça existe plus.
— Je ne débourserais pas un sou, tu te contenteras de celui qui est compris dans le forfait, insiste la mère.
— Ta radinerie est connue, s’amuse la petite.
— Avare ! moi ? Aurais-tu la mémoire courte ? interroge la mère pensant aux cadeaux qu’elle fait à sa fille.
— J’ai la mémoire courte, c’est vrai, je ne me souviens plus combien de fois tu as rencontré Molière pour qu’il te décrive avec autant de précisions en créant le rôle d’Harpagon !
— Tu as de la chance, j’ai les mains prises, sinon ! Ma fille est misérable, comme Cosette ?
— Faute de lui téléphoner, je vais chez Aurélie, annonce la gamine.
— Fais attention, je n’aime pas te savoir sur cette petite route, à vélo.
— Faute de téléphone, lance la gamine en se sauvant.
Une discussion un peu effrontée, entre une mère et sa fille de douze ans ? Toutes deux, nous avons, depuis longtemps, le goût de ce genre de bataille. Le principal n’est-il pas que nous nous disions les choses, enfin que nous nous parlions. J’ai beaucoup pris sur moi avec mes parents. Avec eux, je ne pouvais dire un mot de trop et pas question de se moquer, même gentiment, sans prendre une claque. Je tiens à maintenir un dialogue ouvert avec Lola, même si cette ouverture effraie certains membres de ma famille. Oh ! ils ne sont pas taiseux, mais pas du tout marrants.
À suivre…
Liza n’existe pas, fille de personne, je n’habite pas mon livret de famille. Je suis la contraction SMS d’un nom. La midinette que je suis, se cache derrière des évidences, des apparences. Je prends souvent un air absent, celui qui rend transparent. Une ghettoïsation derrière un rideau d’audace, de patience et de romantisme à fleur de coeur, qui me va bien. L’écriture, c’est comme une couverture, quand on a trop chaud, on en change, du coup on a froid, si on en a plusieurs, on tempère sa vie. Ne croyez pas discerner où se trouve l’invention et la réalité. Dans cet amalgame nul ne pourrait s’y retrouver, pas même moi !
Le brouillard transparent d'une telle écriture crée un échange dans lequel chaque mot peut être mis en doute. Cela donne au lecteur un côté surréaliste, un placebo de baume au cœur. Pour augmenter mes chances de retrouver, intacte, le matin venu, l’envie d’écrire qui me déchire, chaque soir avant de m’endormir, j’écris au bas de l’écran ces deux mots : À suivre…
Je commence une série ! Il n’y est pas question de moi, on se détache ! Elle compte dix (en lettres, c’est moins décourageant) épisodes. Bonne lecture !
Imprévue 01
— Maman, on doit aller choisir mon téléphone. Tu as promis, il est déjà trois heures, s’impatiente la gamine.
— J’ai ce travail à finir, répond la mère.
— Tu avais promis ! insiste la gamine boudeuse.
— C’est vrai, j’irai demain en allant faire les courses, insiste la mère.
— Ah ! non ! je veux le choisir moi-même. Tu prendrais le plus nul. Viens, on y va…
— Je ne peux pas aujourd'hui. Je dois finir ce truc. Il faut bien faire bouillir la marmite.
— Ben, tu ne dois pas gagner cher, je n’ai jamais vu une marmite sur le feu !
— Les marmites sont remplacées par les cocottes minutes. Le quotidien évolue ! meurs-tu de faim ?
— Mais non ! la cuisine que tu fais dans ta grande poêle profonde est excellente.
— Cela s’appelle une sauteuse.
— Une sauteuse ! ah bon ! Une sauteuse, pour moi, c’est une fille qui a le feu aux fesses.
— Posée sur le feu, elle n’a guère d’autre choix ! s’amuse la mère en riant franchement. Tu es une fille imprévisible.
— Quand j’étais petite, tu disais… ma fille imprévue, tu as changé de mot ? grimace la petite.
— C’est exact, Lola, tu es notre fille imprévue, avoue la maman en serrant la petite dans ses bras. Je te l’ai dit, le résultat d’un éclair intense entre ton père et moi qui a illuminé notre jeunesse, vite allumé et aussi vite éteint. La foudre est tombée plus tard, lorsque nos parents ont appris ta venue et nos projets de mariage. Ensuite, tu as commencé à te tailler une place dans mon ventre à grands coups de pied. Plus tu gigotais, plus nous étions heureux.
— Maintenant, je dois rester tranquille, je peux à peine danser sur la musique dans ma chambre. Les temps changent en douze ans.
— Tu restes notre meilleur cadeau, un cadeau imprévu, la surprise de notre vie et tu sais combien nous t’aimons.
— Un téléphone imprévu, ça existe ? c’est ce qu’il me faut et je ne demanderai personne en mariage, promis !
— Nous irons toutes les deux, samedi matin, cela te convient-il ?
— Bon, j’attendrai samedi, affirme la petite, en embrassant sa mère. J’en veux un très chouette.
— Attention, tu auras celui qui est livré avec le forfait, il suffira, pas de goûts de luxe, un téléphone pour téléphoner.
— On voit qu’il y a longtemps que tu n’as pas tourné les pages de ton petit journal : un truc, uniquement pour téléphoner, il y a belle lurette que ça existe plus.
— Je ne débourserais pas un sou, tu te contenteras de celui qui est compris dans le forfait, insiste la mère.
— Ta radinerie est connue, s’amuse la petite.
— Avare ! moi ? Aurais-tu la mémoire courte ? interroge la mère pensant aux cadeaux qu’elle fait à sa fille.
— J’ai la mémoire courte, c’est vrai, je ne me souviens plus combien de fois tu as rencontré Molière pour qu’il te décrive avec autant de précisions en créant le rôle d’Harpagon !
— Tu as de la chance, j’ai les mains prises, sinon ! Ma fille est misérable, comme Cosette ?
— Faute de lui téléphoner, je vais chez Aurélie, annonce la gamine.
— Fais attention, je n’aime pas te savoir sur cette petite route, à vélo.
— Faute de téléphone, lance la gamine en se sauvant.
Une discussion un peu effrontée, entre une mère et sa fille de douze ans ? Toutes deux, nous avons, depuis longtemps, le goût de ce genre de bataille. Le principal n’est-il pas que nous nous disions les choses, enfin que nous nous parlions. J’ai beaucoup pris sur moi avec mes parents. Avec eux, je ne pouvais dire un mot de trop et pas question de se moquer, même gentiment, sans prendre une claque. Je tiens à maintenir un dialogue ouvert avec Lola, même si cette ouverture effraie certains membres de ma famille. Oh ! ils ne sont pas taiseux, mais pas du tout marrants.
À suivre…