Le Spleen de Paris

Aujourd'hui, 13 novembre, 16h 42, l'instant est grave. On parle rupture dans la maisonnée. Fifille, quatre ans et demi, expose la situation d'un ton plutôt furibond : Valentin, futur gendre en titre, même âge, même école, même classe, lui a donné un coup de pied en pleine cour de récré. Inadmissible cela va de soi !
Et fifille est expéditive dans ce genre d'affaires : fiançailles rompues d'urgence et sans autres ambages que:

- Si ! Chui désamoureuse de lui !!

C'est sans appel...

" Aujourd'hui, 9h, Fifille a réussi à choper le coquillage tahitien, ramené d'un long voyage, perché en hauteur pour le préserver de toutes mains malhabiles...

Puisque le mal est fait, autant faire pédagogique. Alors je lui explique qu'en collant le coquillage à son oreille, elle entendra la mer.

Ce qu'elle fait... mais d'un air très perplexe...
Au bout d'un moment, je lui demande :
- Alors, tu entends ?
Et elle, pas vraiment souriante, apparemment déçue, répond :

- Mé voui mais on voit pas la plage avec les zenfants !..."

Elle a raison ! Il faut demander toujours plus à la technologie !

Un jour de grande faim, attablée, affamée, l'enfant se bourre de mie de pain jusqu'à s'écrier, toute rieuse à l'annonce d'une saillie drôlatique qu'elle vient d'inventer et autant que faire se peut la bouche bourrée:

- Ahhhh! je meurs de pain moi !

Le fiston, 4 ans, apprend à compter:
Moi (montrant le nombre de doigts correspondant): un carambar + un carambar =..?
Fiston '(content de lui): 2 carambars!
Moi (ravie): Très bien! Et 2 carambars + 1 carambar...?
Fiston (moins sûr de lui): Euh...3?
Moi (fière): Bravo!! Alors 3 carambars + 1 autre carambar, ça fait....?
Fiston (les sourcils froncés): Ca fait mal aux dents!!!

GARDELY a écrit :Le fiston, 4 ans, apprend à compter:

Oh! je n'avais pas encore vu!! Comme c'est trop mignon !

Ma fille avait douze ans (6ème). Cours de Musique au collège. Alors Mme D........, une enseignante sévère, généralement désolée de l'inculture musicale de ses élèves, leur fait écouter de minuscules extraits pour leur faire reconnaître des airs connus. Elle passe aujourd'hui : "Le Boléro" de Ravel. Puis pose la question :

- Alors ? Quel est ce titre de ce morceau ? Vous le connaissez tous !
Ma fille lève le doigt et, interrogée, répond :
- C'est le Boléro de Ravel Madame !
Madame D........... félicite gaiement ma fille. C'est une enfant charmante, sérieuse et cultivée...

En rentrant à la maison et assez fière d'elle-même, ma fille nous raconte cet épisode.
- Aujourd'hui j'étais la seule à reconnaître la musique du Boléro de Ravel !
Nous la louons d'ailleurs de posséder ce genre de connaissances relevant de la culture générale.
C'est alors que notre fille nous demande :
- Mais c'est de qui au fait "Le Boléro de Ravel" ? Le compositeur, c'est qui ?


Chère enfant !...

Quand on est mort, c'est pour toujours ?