Images
Publié : 20 septembre 2016, 19:50
IMAGES
L’eau : le miroir bleuté de la vie. L’humeur mouillée du matin. Un verre de fluide transparent et insipide. La liqueur des purs. La matière humide qui s’amuse à faire bouillonner les êtres vivants. Le saphir de l’univers.
L’herbe : la tige émeraude qui s’étend sur des champs sombres et plats, frontières entre le ciel et le noyau de la terre, farine du gâteau terrestre (l’humus).
Être humain, caucasien, yeux bleus, cheveux châtains, mâle : l’homme au regard soucieux et bleuté me fixait avec insistance. Il était plutôt beau, un visage bien fait aux angles dessinés et des cheveux mi-longs, avec des reflets perdus entre le blond doré de l’enfance et la sombre tignasse du bad boy. Sa peau était pâle, elle lui donnait des allures de dieux nordiques.
Sexe : faire l’amour. Coucher. Passer une nuit folle et sensuelle en sa compagnie. Plaisir de la vie. Vas - dans mon lit - tu ne me dégouttes point.
Pistolet : machine à tuer. Canon de poche. L’arc moderne et métallique de l’Homme, précis, sans sentiments, distributeur de destin et de poudre.
Le Soleil : la sphère éclatante aux soucis mordorés qui règle la vie, les saisons. Jamais elle ne s’éteint. L’étoile à rendez-vous avec la lune, dit-on. Appolon, Hélios, Râ, Sól, Aton, Quatorze.
Sans tout ça, l’écriture serait d’un ennui mortel. Il ne faut pas s’outrer quand j’écris :
« La vallée verdoyante et féconde de mon enfance tourangelle était fendue par un fleuve. Cours d’eau insaisissable et sauvage, il se déployait ; majestueux géant suivant sa destinée lente qui, de petit ruisseau fébrile, le transformerait en approvisionneur d’océan. Tours, la capitale des tourangeaux, le petit Paris, était en plein centre de cette vallée. La ville était coupée et par le fleuve ligérien et par ses affluents ; témoin de la prédominance de la Loire dans les activités de la région dès l’Antiquité, la ville ayant été construite sous l’empire Romain.
D’aussi loin que remontent mes souvenirs, je ne me souviens pas d’une utilité commerciale ou stratégique du fleuve à notre époque. Cependant, ses berges animées du plus petit des hameaux jusqu’à la ville, tout en passant par le magnifique château d’Amboise, l’Île d’Or, constituaient le patrimoine de mon pays natal. Quel étudiant de la région ne connait pas la Guinguette et les quais ? Les dessous du pont Wilson, dont les arcs goguenards bravent la sombre réalité du monde adulte et bien parfumé. Les canoës, les bains d’été : le fleuve est l’ami discret et éternel des turons, des montlouisiens, des corpopétruciens. Si on veut aller d’Orléans à Nantes en bicyclette, il sera votre compagnon de voyage, l’allié des miens pour que vous vous engouffriez dans le tourisme local. Mais si mon cheminement m’emmène jusqu’à la tendre enfance, je vous demanderai de ne retenir qu’une chose : La Loire était la Belle ; celle dont les courbes se détachaient des paysages que les pinceaux de mon grand-père s’obstinaient à retranscrire.»
Je ne pouvais me résoudre à écrire : « Dans mes souvenirs, la Loire, plus long fleuve français, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, traversait la Touraine. Se faisant, elle réglait la vie de ses habitants et la culture de cette région. »
L’eau : le miroir bleuté de la vie. L’humeur mouillée du matin. Un verre de fluide transparent et insipide. La liqueur des purs. La matière humide qui s’amuse à faire bouillonner les êtres vivants. Le saphir de l’univers.
L’herbe : la tige émeraude qui s’étend sur des champs sombres et plats, frontières entre le ciel et le noyau de la terre, farine du gâteau terrestre (l’humus).
Être humain, caucasien, yeux bleus, cheveux châtains, mâle : l’homme au regard soucieux et bleuté me fixait avec insistance. Il était plutôt beau, un visage bien fait aux angles dessinés et des cheveux mi-longs, avec des reflets perdus entre le blond doré de l’enfance et la sombre tignasse du bad boy. Sa peau était pâle, elle lui donnait des allures de dieux nordiques.
Sexe : faire l’amour. Coucher. Passer une nuit folle et sensuelle en sa compagnie. Plaisir de la vie. Vas - dans mon lit - tu ne me dégouttes point.
Pistolet : machine à tuer. Canon de poche. L’arc moderne et métallique de l’Homme, précis, sans sentiments, distributeur de destin et de poudre.
Le Soleil : la sphère éclatante aux soucis mordorés qui règle la vie, les saisons. Jamais elle ne s’éteint. L’étoile à rendez-vous avec la lune, dit-on. Appolon, Hélios, Râ, Sól, Aton, Quatorze.
Sans tout ça, l’écriture serait d’un ennui mortel. Il ne faut pas s’outrer quand j’écris :
« La vallée verdoyante et féconde de mon enfance tourangelle était fendue par un fleuve. Cours d’eau insaisissable et sauvage, il se déployait ; majestueux géant suivant sa destinée lente qui, de petit ruisseau fébrile, le transformerait en approvisionneur d’océan. Tours, la capitale des tourangeaux, le petit Paris, était en plein centre de cette vallée. La ville était coupée et par le fleuve ligérien et par ses affluents ; témoin de la prédominance de la Loire dans les activités de la région dès l’Antiquité, la ville ayant été construite sous l’empire Romain.
D’aussi loin que remontent mes souvenirs, je ne me souviens pas d’une utilité commerciale ou stratégique du fleuve à notre époque. Cependant, ses berges animées du plus petit des hameaux jusqu’à la ville, tout en passant par le magnifique château d’Amboise, l’Île d’Or, constituaient le patrimoine de mon pays natal. Quel étudiant de la région ne connait pas la Guinguette et les quais ? Les dessous du pont Wilson, dont les arcs goguenards bravent la sombre réalité du monde adulte et bien parfumé. Les canoës, les bains d’été : le fleuve est l’ami discret et éternel des turons, des montlouisiens, des corpopétruciens. Si on veut aller d’Orléans à Nantes en bicyclette, il sera votre compagnon de voyage, l’allié des miens pour que vous vous engouffriez dans le tourisme local. Mais si mon cheminement m’emmène jusqu’à la tendre enfance, je vous demanderai de ne retenir qu’une chose : La Loire était la Belle ; celle dont les courbes se détachaient des paysages que les pinceaux de mon grand-père s’obstinaient à retranscrire.»
Je ne pouvais me résoudre à écrire : « Dans mes souvenirs, la Loire, plus long fleuve français, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, traversait la Touraine. Se faisant, elle réglait la vie de ses habitants et la culture de cette région. »