Séduc'tif ! (nouvelle courte)
Publié : 22 septembre 2016, 14:17
Séduc'tif !
- Et voilà ! s'exclama Mme Génin, la coiffeuse, en orientant le miroir de manière à ce qu'Antoine puisse se regarder entièrement.
- J'ai bien dégagé le front et les oreilles, s'extasia la coiffeuse. C'est très réussi !
Antoine n'entendait déjà plus. Tout ce qu'il voyait, c'était deux oreilles de chou énormes, un front blême et son sourire niaiseux sur une dentition imparfaite. Une horreur...
Il avait décidé de séduire Clara... mais comment séduire Clara avec une telle coupe de cheveux ? Il était monstrueux !
Pendant que la capillicultrice fautive bavassait, Antoine sentit en lui rugir la colère. Et elle se déversa en lui comme un fiel empoisonné...
Dans un élan irrépressible et impétueux, ne se dominant plus, il décocha un uppercut dans l'abdomen de la coiffeuse ! Elle s'écroula à terre pendant que ses apprenties hurlaient, affolées. Antoine brisa violemment le miroir qui lui faisait face et, à peine l'objet venait-il de tomber au sol en mille morceaux, que toute la rue fut alertée par ces bruits fracassants. Les sirènes des pompiers et de la police résonnaient déjà !
Il fila, aussi vite qu'il put. Courir ! Survivre ! Mais des voitures hurlantes l'avaient déjà pris en chasse. Antoine doubla sa vitesse de foulée. Des badauds ahuris s'écartaient sur son passage, terrorisés. On commença à lui tirer dessus, sans sommation ! Son vêtement de cuir moulant ses muscles bandés semblait le protéger des balles.
Il n'avait plus le choix.
Dans sa poche intérieure gauche, il prit une grenade. Il en avait toujours sur lui. Il la dégoupilla, la lança aussi vite qu'il put et au moment de la déflagration, il était en train d'escalader l'enceinte de l'aéroport. Ma pauvre mère, pensa-t-il ! Il retournerait la chercher, elle comprendrait, elle pardonnerait... Maman, hurla-t-il mais le vrombissement des hélicoptères de la Gendarmerie masquèrent son cri. On venait d'alerter le ministre de la Justice et même l'Elysée. Et Clara ? Comment lui expliquer ? Le Président de la République donnait à présent l'ordre d'anéantir l'ennemi public du jour, c'était sûr !
Antoine réussit à se suspendre à un Boeing en phase de décollage. Accroché au fuselage, il échappa aux tirs des lance-roquettes qu'on tirait au sol. Il était à présent la cible du GIGN. En altitude, un Airbus, surgi à l'ouest, poursuivit le Boeing. Les passagers, au hublot, suivaient, épouvantés, cette infernale poursuite mais des visages de jeunes filles semblaient admirer le garçon. Quand il vit distinctement sous lui la surface d'une plaine, il ouvrit son parachute et sauta. Comme il arrivait sur le toit de Clara, le commandement Européen des Forces de Sécurité ralliait les forces de l'ONU dans l'opération : « Antoine Vinet » et l'Eurocorps déployait son armée. Lorsqu' Antoine fut aux pieds de Clara, dans sa combinaison de cuir rouge et bleu médaillée d'une araignée noire, que le GIGN, l'Eurocorps et le Président firent irruption dans la pièce, quand Clara donna son premier baiser - une petite bouche fraîche qui voleta comme un oiseau sur ses lèvres - alors tout le monde connut la vérité...
Le Président, solennel, prononça :
- Ce n'est pas de ta faute Antoine. Tout le monde sait que Mme Genin est coupable !
Le ton de sa voix si paternelle lui rappela l'épaule confiante de sa mère, tout juste arrivée sur les lieux et quand il alla pleurer dans ses bras, Antoine, secoué, l'entendit gronder distinctement :
- Antoine bon sang ! Dis au revoir à Mme Génin enfin ! Toujours à rêvasser cet enfant ! dit Madame Vinet avec un hochement de tête désolé vers la coiffeuse.
- Et voilà ! s'exclama Mme Génin, la coiffeuse, en orientant le miroir de manière à ce qu'Antoine puisse se regarder entièrement.
- J'ai bien dégagé le front et les oreilles, s'extasia la coiffeuse. C'est très réussi !
Antoine n'entendait déjà plus. Tout ce qu'il voyait, c'était deux oreilles de chou énormes, un front blême et son sourire niaiseux sur une dentition imparfaite. Une horreur...
Il avait décidé de séduire Clara... mais comment séduire Clara avec une telle coupe de cheveux ? Il était monstrueux !
Pendant que la capillicultrice fautive bavassait, Antoine sentit en lui rugir la colère. Et elle se déversa en lui comme un fiel empoisonné...
Dans un élan irrépressible et impétueux, ne se dominant plus, il décocha un uppercut dans l'abdomen de la coiffeuse ! Elle s'écroula à terre pendant que ses apprenties hurlaient, affolées. Antoine brisa violemment le miroir qui lui faisait face et, à peine l'objet venait-il de tomber au sol en mille morceaux, que toute la rue fut alertée par ces bruits fracassants. Les sirènes des pompiers et de la police résonnaient déjà !
Il fila, aussi vite qu'il put. Courir ! Survivre ! Mais des voitures hurlantes l'avaient déjà pris en chasse. Antoine doubla sa vitesse de foulée. Des badauds ahuris s'écartaient sur son passage, terrorisés. On commença à lui tirer dessus, sans sommation ! Son vêtement de cuir moulant ses muscles bandés semblait le protéger des balles.
Il n'avait plus le choix.
Dans sa poche intérieure gauche, il prit une grenade. Il en avait toujours sur lui. Il la dégoupilla, la lança aussi vite qu'il put et au moment de la déflagration, il était en train d'escalader l'enceinte de l'aéroport. Ma pauvre mère, pensa-t-il ! Il retournerait la chercher, elle comprendrait, elle pardonnerait... Maman, hurla-t-il mais le vrombissement des hélicoptères de la Gendarmerie masquèrent son cri. On venait d'alerter le ministre de la Justice et même l'Elysée. Et Clara ? Comment lui expliquer ? Le Président de la République donnait à présent l'ordre d'anéantir l'ennemi public du jour, c'était sûr !
Antoine réussit à se suspendre à un Boeing en phase de décollage. Accroché au fuselage, il échappa aux tirs des lance-roquettes qu'on tirait au sol. Il était à présent la cible du GIGN. En altitude, un Airbus, surgi à l'ouest, poursuivit le Boeing. Les passagers, au hublot, suivaient, épouvantés, cette infernale poursuite mais des visages de jeunes filles semblaient admirer le garçon. Quand il vit distinctement sous lui la surface d'une plaine, il ouvrit son parachute et sauta. Comme il arrivait sur le toit de Clara, le commandement Européen des Forces de Sécurité ralliait les forces de l'ONU dans l'opération : « Antoine Vinet » et l'Eurocorps déployait son armée. Lorsqu' Antoine fut aux pieds de Clara, dans sa combinaison de cuir rouge et bleu médaillée d'une araignée noire, que le GIGN, l'Eurocorps et le Président firent irruption dans la pièce, quand Clara donna son premier baiser - une petite bouche fraîche qui voleta comme un oiseau sur ses lèvres - alors tout le monde connut la vérité...
Le Président, solennel, prononça :
- Ce n'est pas de ta faute Antoine. Tout le monde sait que Mme Genin est coupable !
Le ton de sa voix si paternelle lui rappela l'épaule confiante de sa mère, tout juste arrivée sur les lieux et quand il alla pleurer dans ses bras, Antoine, secoué, l'entendit gronder distinctement :
- Antoine bon sang ! Dis au revoir à Mme Génin enfin ! Toujours à rêvasser cet enfant ! dit Madame Vinet avec un hochement de tête désolé vers la coiffeuse.