Une contagieuse maladie
Publié : 22 octobre 2016, 16:00
Dès l'instant où je me suis intéressée à l'histoire de cette fille, l'admiration fit rapidement place à l'incompréhension. En effet, je ne compris ce qu'était cette douleur que je ressentais sans cesse en sa présence. Ma vie n'avait jamais était aussi normale aux yeux de la société, tout entrait dans l'ordre, j'avais pris conscience de ce que signifiait vivre après tant d'années de mensonges. Je venais de découvrir l'existence même du monde après seize années d'enfermement, comme enterrée. Le brouillard répandu par les personnes futiles présentes dans ma vie et m'empêchant de devenir celle que j'étais vraiment s'était dissipé.
Pourtant, un pincement dans ma poitrine me faisait paniquer dès que je croisais le regard de Julie. Quelque chose se brisa en moi, mais je ne saurai vous dire quoi avec exactitude. Je me sentais à la fois libérée d'une souffrance longtemps enfouie, en même temps, je savais que cette douleur était anormale, et j'ai eu peur, très peur. Longtemps, j'ai cherché à l'éviter pour ne pas ressentir cette douleur insupportable. Puis quand j'ai découvert la persistance de ce pincement quand je pensais à elle, j'ai tenté de l'oublier, me persuadant que je vivrai mieux sans ce souvenir.
Je tentais, malgré tout, de me remémorer les souvenirs les plus lointains et douloureux de mon enfance afin de connaître la raison de cette peur qui m'envahissait : des yeux similaires ? Impossible, c'était la première fois que je croisais un regard noir si perçant. Une pareille coupe de cheveux ? Eh bien ! Cela aurait pu être possible si ma mère n'avait eu les cheveux blonds. Julie a les cheveux noirs, légèrement bouclés et courts, en dessous des oreilles. Je suis à peu près certaine que cette coupe ne va bien qu'à elle. Pourrait-elle avoir des traits semblables à une connaissance ? Sûrement pas, mes deux seules connaissances se résumaient à mon père et ma mère. Face à moi, mon père ne laissait exploser uniquement sa colère. Quant à ma mère, son expression m'avait toujours laissé croire que les femmes étaient toutes apeurées et soumises aux hommes. Le visage de Julie ne laissait rien paraître de tout cela ; lorsqu'on ne la connaît pas, son regard concentré et sa petite bouche tendue laissent supposer une jeune femme très sérieuse. Mais lorsqu'elle dévoile ses dents blanches, dissimulées derrière son sourire, son visage s'illumine, ses yeux s’écarquillent et une tout autre personne se tient devant nous, respirant une joie de vivre communicative. Quant à sa position face aux hommes, il suffit de lire dans son regard pour savoir que s'éteindre dans un profond mutisme ne fait pas partie de son état d'esprit. C'est une fervente protectrice des droits des femmes.
En tout cas, je ne parvenais toujours pas à mettre des mots sur ce qui était en train de se passer, je ne comprenais pas d'où venait cette affreuse douleur. J'ai rencontré plusieurs médecins, sans succès. Tous confirmaient combien l'accumulation de mes troubles mentaux se traduisait aujourd'hui physiquement, et qu'il n'y avait aucun sujet d'inquiétude, ou mettait cela sur le compte d'un manque de sommeil. Quand j'en ai parlé à mon psychiatre, il a immédiatement esquissé un sourire, parce que lui, il avait compris. Je faisais face à un phénomène jusque-là inconnu, et comme tout être humain, j'ai eu peur de l'inconnu.
En effet, c'est seulement en ce mémorable jour que j'ai compris ce qui allait m'arriver.
L'amour me prenait dans ses filets.
Ça fait un petit moment que je l'ai écrit, pourquoi pas avoir un autre avis. Vous ne comprenez pas pourquoi elle parle d'un passé difficile qui n'est pas mentionné, c'est parce que ce texte n'est qu'une partie d'une histoire longue et inachevée. C'est aussi la raison pour laquelle dans mes textes on voit souvent naître l'amour entre deux femmes, c'est parce qu'ils s'agit souvent de morceaux tirés de la même histoire !
Pourtant, un pincement dans ma poitrine me faisait paniquer dès que je croisais le regard de Julie. Quelque chose se brisa en moi, mais je ne saurai vous dire quoi avec exactitude. Je me sentais à la fois libérée d'une souffrance longtemps enfouie, en même temps, je savais que cette douleur était anormale, et j'ai eu peur, très peur. Longtemps, j'ai cherché à l'éviter pour ne pas ressentir cette douleur insupportable. Puis quand j'ai découvert la persistance de ce pincement quand je pensais à elle, j'ai tenté de l'oublier, me persuadant que je vivrai mieux sans ce souvenir.
Je tentais, malgré tout, de me remémorer les souvenirs les plus lointains et douloureux de mon enfance afin de connaître la raison de cette peur qui m'envahissait : des yeux similaires ? Impossible, c'était la première fois que je croisais un regard noir si perçant. Une pareille coupe de cheveux ? Eh bien ! Cela aurait pu être possible si ma mère n'avait eu les cheveux blonds. Julie a les cheveux noirs, légèrement bouclés et courts, en dessous des oreilles. Je suis à peu près certaine que cette coupe ne va bien qu'à elle. Pourrait-elle avoir des traits semblables à une connaissance ? Sûrement pas, mes deux seules connaissances se résumaient à mon père et ma mère. Face à moi, mon père ne laissait exploser uniquement sa colère. Quant à ma mère, son expression m'avait toujours laissé croire que les femmes étaient toutes apeurées et soumises aux hommes. Le visage de Julie ne laissait rien paraître de tout cela ; lorsqu'on ne la connaît pas, son regard concentré et sa petite bouche tendue laissent supposer une jeune femme très sérieuse. Mais lorsqu'elle dévoile ses dents blanches, dissimulées derrière son sourire, son visage s'illumine, ses yeux s’écarquillent et une tout autre personne se tient devant nous, respirant une joie de vivre communicative. Quant à sa position face aux hommes, il suffit de lire dans son regard pour savoir que s'éteindre dans un profond mutisme ne fait pas partie de son état d'esprit. C'est une fervente protectrice des droits des femmes.
En tout cas, je ne parvenais toujours pas à mettre des mots sur ce qui était en train de se passer, je ne comprenais pas d'où venait cette affreuse douleur. J'ai rencontré plusieurs médecins, sans succès. Tous confirmaient combien l'accumulation de mes troubles mentaux se traduisait aujourd'hui physiquement, et qu'il n'y avait aucun sujet d'inquiétude, ou mettait cela sur le compte d'un manque de sommeil. Quand j'en ai parlé à mon psychiatre, il a immédiatement esquissé un sourire, parce que lui, il avait compris. Je faisais face à un phénomène jusque-là inconnu, et comme tout être humain, j'ai eu peur de l'inconnu.
En effet, c'est seulement en ce mémorable jour que j'ai compris ce qui allait m'arriver.
L'amour me prenait dans ses filets.
Ça fait un petit moment que je l'ai écrit, pourquoi pas avoir un autre avis. Vous ne comprenez pas pourquoi elle parle d'un passé difficile qui n'est pas mentionné, c'est parce que ce texte n'est qu'une partie d'une histoire longue et inachevée. C'est aussi la raison pour laquelle dans mes textes on voit souvent naître l'amour entre deux femmes, c'est parce qu'ils s'agit souvent de morceaux tirés de la même histoire !