Psychique
Publié : 03 décembre 2016, 15:41
Bonjour à tous,
mon absence a été longue en raison du travail qu'on m'a donné. Je suis heureuse d'être enfin de retour avec vous.
Comme promis, voilà le début de ma nouvelle. Je vous envoie la suite ce soir ou bien demain.
J'ouvris lentement les yeux, le téléphone sonnait. Je brandis le combiné d'un geste maladroit:
« Allô ?
-Bonjour Charles, c'est Hervé, comment vas-tu ?
-J'ai connu mieux. Merci, répondis-je la voix enrouée.
-Excuse-moi de t'appeler si tôt mais il y a une affaire dont il faudrait que je te parle. Un crime a eu lieu il y a deux jours dans un immeuble de la place royale. On n'a encore aucune piste et la brigade m'a demandé de t'appeler pour que tu t'en occupes, il s'agit de Béatrice Maurin, un journaliste spécialisée dans les scandales politiques. »
Pris d'un vertige soudain, je marquai une pause et tentai de reprendre mes esprits.
« Dois-je m'y rendre aujourd'hui ?
-Cela serait idéal, j'ai déjà demandé aux experts l'autorisation de te laisser quartier libre dans l'appartement. Tu as ta journée, répondit Hervé
-Très bien, je te laisse communiquer l'adresse à mon taxi, je m'y rend dans vingt minutes. À bientôt ! dis-je en raccrochant »
Le ventre noué, je me levai, m'habillai rapidement et parti monter dans mon taxi sans même prendre de petit-déjeuner. Sur le chemin, je demandai au taxi de s'arrêter pour que j'achète dans une librairie un recueil d'analyses psychiques au hasard car la journée promettait d'être longue.
Après quelques minutes de route je sentis mon état s'aggraver alors je demandai au conducteur de m'indiquer l'adresse afin que je poursuive mon chemin à pied. Une fois devant l'immeuble, je demandai le gardien, un homme bossu et très menu qui, à la vue de mon titre d'enquêteur, ouvrit le portail principal et m'accompagna dans l'appartement de la défunte Madame Maurin.
« Nous connaissons-nous ? m'interrogea le gardien. »
Pressé et malade, je répondis:
« Je ne crois pas Monsieur, puis-je entrer ?
-Allez-y, bonne journée. Je vous prie d'excuser mon indiscrétion.»
Je le remerciai en lui esquissant un sourire puis entrai dans l'appartement. Les murs étaient recouverts de tapisseries rouges et verdoyantes aux broderies dorées et argentées. Je compris à la vue d'une bibliothèque, d'un fauteuil matelassé rouge et d'un poste de télévision que j'étais dans le salon. J'observai le marquage des experts autour de la scène de crime et attrapai le compte-rendu des scientifiques et de la morgue, posé en évidence sur le fauteuil. Je m'installai confortablement dessus, devant une fenêtre que j’entrouvris pour aérer la pièce envahie d'une chaleur suffocante.
Une fois bien assis, je dénouai légèrement ma cravate et analysai le compte-rendu dont le contenu m'étonna fort peu. Le crime était d'une banalité ennuyeuse au plus haut point.
Aurais-je dû avoir honte de ressentir de l'ennui a l'égard d'un crime ? C'est une atrocité, certes inhumaine et pourtant significative de l'humanité. Depuis la nuit des temps les Hommes s'entretuent. Alors pourquoi lutter contre une fatalité qui est innée ? Les hommes ont compris que la lutte n'est qu'une vaine tentative depuis longtemps, c'est pourquoi elle a été remplacée par la correction. J'étais un correcteur. Un banal pion qui réparait les erreurs de l'humanité plutôt que de les éviter. Je devais enquêter, trouver puis corriger.
Comme déboussolé, je sortis de cette méditation qui me hantait depuis toujours et ouvris ma mallette pour en sortir mon bouquin, acheté un peu plus tôt. J'avais toujours était passionné d'analyses psychiques et j'étais d'ailleurs très informé sur le sujet. Je feuilletai alors le recueil dont je connaissais la plupart des sujets traités sauf un, dont j'avais brièvement entendu parlé et qui attira aussitôt mon attention : l'amnésie psychogène. Avec une envie insurmontable d'apprendre de nouvelles choses, j'entamai d'emblée une lecture qui allait se révéler plus conséquente que je ne le pensais...
mon absence a été longue en raison du travail qu'on m'a donné. Je suis heureuse d'être enfin de retour avec vous.

Comme promis, voilà le début de ma nouvelle. Je vous envoie la suite ce soir ou bien demain.
J'ouvris lentement les yeux, le téléphone sonnait. Je brandis le combiné d'un geste maladroit:
« Allô ?
-Bonjour Charles, c'est Hervé, comment vas-tu ?
-J'ai connu mieux. Merci, répondis-je la voix enrouée.
-Excuse-moi de t'appeler si tôt mais il y a une affaire dont il faudrait que je te parle. Un crime a eu lieu il y a deux jours dans un immeuble de la place royale. On n'a encore aucune piste et la brigade m'a demandé de t'appeler pour que tu t'en occupes, il s'agit de Béatrice Maurin, un journaliste spécialisée dans les scandales politiques. »
Pris d'un vertige soudain, je marquai une pause et tentai de reprendre mes esprits.
« Dois-je m'y rendre aujourd'hui ?
-Cela serait idéal, j'ai déjà demandé aux experts l'autorisation de te laisser quartier libre dans l'appartement. Tu as ta journée, répondit Hervé
-Très bien, je te laisse communiquer l'adresse à mon taxi, je m'y rend dans vingt minutes. À bientôt ! dis-je en raccrochant »
Le ventre noué, je me levai, m'habillai rapidement et parti monter dans mon taxi sans même prendre de petit-déjeuner. Sur le chemin, je demandai au taxi de s'arrêter pour que j'achète dans une librairie un recueil d'analyses psychiques au hasard car la journée promettait d'être longue.
Après quelques minutes de route je sentis mon état s'aggraver alors je demandai au conducteur de m'indiquer l'adresse afin que je poursuive mon chemin à pied. Une fois devant l'immeuble, je demandai le gardien, un homme bossu et très menu qui, à la vue de mon titre d'enquêteur, ouvrit le portail principal et m'accompagna dans l'appartement de la défunte Madame Maurin.
« Nous connaissons-nous ? m'interrogea le gardien. »
Pressé et malade, je répondis:
« Je ne crois pas Monsieur, puis-je entrer ?
-Allez-y, bonne journée. Je vous prie d'excuser mon indiscrétion.»
Je le remerciai en lui esquissant un sourire puis entrai dans l'appartement. Les murs étaient recouverts de tapisseries rouges et verdoyantes aux broderies dorées et argentées. Je compris à la vue d'une bibliothèque, d'un fauteuil matelassé rouge et d'un poste de télévision que j'étais dans le salon. J'observai le marquage des experts autour de la scène de crime et attrapai le compte-rendu des scientifiques et de la morgue, posé en évidence sur le fauteuil. Je m'installai confortablement dessus, devant une fenêtre que j’entrouvris pour aérer la pièce envahie d'une chaleur suffocante.
Une fois bien assis, je dénouai légèrement ma cravate et analysai le compte-rendu dont le contenu m'étonna fort peu. Le crime était d'une banalité ennuyeuse au plus haut point.
Aurais-je dû avoir honte de ressentir de l'ennui a l'égard d'un crime ? C'est une atrocité, certes inhumaine et pourtant significative de l'humanité. Depuis la nuit des temps les Hommes s'entretuent. Alors pourquoi lutter contre une fatalité qui est innée ? Les hommes ont compris que la lutte n'est qu'une vaine tentative depuis longtemps, c'est pourquoi elle a été remplacée par la correction. J'étais un correcteur. Un banal pion qui réparait les erreurs de l'humanité plutôt que de les éviter. Je devais enquêter, trouver puis corriger.
Comme déboussolé, je sortis de cette méditation qui me hantait depuis toujours et ouvris ma mallette pour en sortir mon bouquin, acheté un peu plus tôt. J'avais toujours était passionné d'analyses psychiques et j'étais d'ailleurs très informé sur le sujet. Je feuilletai alors le recueil dont je connaissais la plupart des sujets traités sauf un, dont j'avais brièvement entendu parlé et qui attira aussitôt mon attention : l'amnésie psychogène. Avec une envie insurmontable d'apprendre de nouvelles choses, j'entamai d'emblée une lecture qui allait se révéler plus conséquente que je ne le pensais...