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Magique

Publié : 27 décembre 2016, 14:11
par Liza
Magique ?

La vie n’est pas simple dans la campagne profonde, le château de Lacaze est empli de légendes et d’histoires sombres. La maîtresse des lieux… j’y ai cru, flatté et heureux ! Je suis allé la rejoindre sans penser plus avant, occupé par l’arrière-pensée que vous imaginez. Une jolie brune au corps parfait, possédant un relief callipyge à souhait. Elle était vêtue, cernée dans un pantalon brillant, tel un secret caché dans une boîte à trésor dorée.

L’amour rend aveugle dit-on ! Est-ce un sentiment ou plus simplement un désir incoercible de découverte, de possession ? Serait-ce l’émergence d’un orgueil macho de don Juan de quartier ? Certes, c’était la plus belle fille de ma vie, j’étais fasciné. Qui aurait pu prévoir ? En la suivant dans sa demeure, j’entrais directement dans le grimoire de la goétie et de la magie noire. Un endroit où les meilleures choses font perdre le bon sens et suspendent la mémoire.

Je dormais dans un nid de tendresses et de caresses, baignant dans la ouate et la dentelle, sans aucun signal de détresse. J’espérais ne jamais me réveiller ni quitter le lit, vivre interminablement, avec délice, ces moments inespérés avec une joie toujours renouvelée. En vérité le lit était en plastique et mes nuits trempaient dans un bain de furfurol, aux senteurs d’amande. Je prenais cette odeur pour une apaisante senteur. En réalité ce dissolvant de blé fermenté éliminait ma couche silencieusement et, m’intoxiquait sournoisement en même temps.

Subjugué par l’enchantement d’agréables moments, je n’ai pas entendu la cabalette dans ce ciel d’opéra. Croyant cette histoire éternelle, en marche sans faillir sur un bon chemin, j’ai parlé mariage, union, enfants. Prévoyant un avenir scellé dans le temps par un irrévocable destin commun avec cette jolie fille emplie de magie, de sorcellerie et de sortilèges. Je n’ai rien vu venir ! je peux le dire. Passionnée et fière une frustrée peut devenir coupable de vénéfice afin de cacher la flétrissure qu’elle subirait par ma rupture.

Le discernement ayant repris mon esprit et reconduit ma prudence sur le bon circuit, j’ai appelé le taxi pour reprendre ma vie à la gare d’Aiguillon. J’eus beau insister, supplier, le chauffeur remplaçant a refusé carrément de venir me chercher. Une question de santé a-t-il avancé, il souffre d’hexakosioihexekontahexaphobie.

Je le constate, la folie n’est pas seulement amoureuse, elle est partout. Lorsque l’on souffre de cette phobie, pourquoi accepter un remplacement à l’Aiguillon-sur-Lot, village traversé par la route départementale 666 ?

Liza

Re: Magique

Publié : 27 décembre 2016, 14:14
par Liza
En attendant Lou, j'ai passé une petite heure à tenter de mettre en situation les mots de Dona.

Dona, tu ne m'as gâtée ! Je te pardonne, avec une ou deux recherches, il est possible d'arriver à tout, même de placer des mots implaçables !

Re: Magique

Publié : 27 décembre 2016, 17:48
par Dona
Liza a écrit :Magique ?

La vie n’est pas simple dans la campagne profonde, le château de Lacaze est empli de légendes et d’histoires sombres. La maîtresse des lieux… j’y ai cru, flatté et heureux ! Je suis allé la rejoindre sans penser plus avant, occupé par l’arrière-pensée que vous imaginez. Une jolie brune au corps parfait, possédant un relief callipyge à souhait. Elle était vêtue, cernée dans un pantalon brillant, tel un secret caché dans une boîte à trésor dorée.

L’amour rend aveugle dit-on ! Est-ce un sentiment ou plus simplement un désir incoercible de découverte, de possession ? Serait-ce l’émergence d’un orgueil macho de don Juan de quartier ? Certes, c’était la plus belle fille de ma vie, j’étais fasciné. Qui aurait pu prévoir ? En la suivant dans sa demeure, j’entrais directement dans le grimoire de la goétie et de la magie noire. Un endroit où les meilleures choses font perdre le bon sens et suspendent la mémoire.

Je dormais dans un nid de tendresses et de caresses, baignant dans la ouate et la dentelle, sans aucun signal de détresse. J’espérais ne jamais me réveiller ni quitter le lit, vivre interminablement, avec délice, ces moments inespérés avec une joie toujours renouvelée. En vérité le lit était en plastique et mes nuits trempaient dans un bain de furfurol, aux senteurs d’amande. Je prenais cette odeur pour une apaisante senteur. En réalité ce dissolvant de blé fermenté éliminait ma couche silencieusement et, m’intoxiquait sournoisement en même temps.

Subjugué par l’enchantement d’agréables moments, je n’ai pas entendu la cabanette dans ce ciel d’opéra. Croyant cette histoire éternelle, en marche sans faillir sur un bon chemin, j’ai parlé mariage, union, enfants. Prévoyant un avenir scellé dans le temps par un irrévocable destin commun avec cette jolie fille emplie de magie, de sorcellerie et de sortilèges. Je n’ai rien vu venir ! je peux le dire. Passionnée et fière une frustrée peut devenir coupable de vénéfice afin de cacher la flétrissure qu’elle subirait par ma rupture.

Le discernement ayant repris mon esprit et reconduit ma prudence sur le bon circuit, j’ai appelé le taxi pour reprendre ma vie à la gare d’Aiguillon. J’eus beau insister, supplier, le chauffeur remplaçant a refusé carrément de venir me chercher. Une question de santé a-t-il avancé, il souffre d’hexakosioihexekontahexaphobie.

Je le constate, la folie n’est pas seulement amoureuse, elle est partout. Lorsque l’on souffre de cette phobie, pourquoi accepter un remplacement à l’Aiguillon-sur-Lot, village traversé par la route départementale 666 ?

Liza

J'adore !!!
Les mots sont super bien placés :) Mais j'aime surtout ce que raconte cette histoire et plutôt même, la manière dont le narrateur raconte son histoire :) Il y a de belles associations : " Serait-ce l’émergence d’un orgueil macho de don Juan de quartier ?"; "Je dormais dans un nid de tendresses et de caresses, baignant dans la ouate et la dentelle, sans aucun signal de détresse." (est-ce tiré d'une chanson ?); "je n’ai pas entendu la cabanette dans ce ciel d’opéra"; "pourquoi accepter un remplacement à l’Aiguillon-sur-Lot, village traversé par la route départementale 666 ?" :)

J'ai, en revanche, tiqué sur : "tel un secret caché dans une boîte à trésor dorée" (lieu-commun littéraire); " les meilleures choses (...) suspendent la mémoire." (je ne trouve pas la formule très heureuse); " afin de cacher la flétrissure qu’elle subirait par ma rupture" (l'assonance est lourde).

Pour le reste et pour un texte rédigé en si peu de temps, tu t'en sors vraiment haut la main ! Bravo Liza !

Re: Magique

Publié : 27 décembre 2016, 19:13
par Liza
Je n'utilise pas de chanson, ni de textes connus. Enfin, je l'espère, la mémoire est surprenante.

Re: Magique

Publié : 27 décembre 2016, 20:25
par Liza
Je prends goût à écrire « homme » avec les idées qui vont avec. J'ai trop parlé femme...

Désolée Maman, Lou a passé la phrase dans l’anti-plagiat SCAM (un truc pourtant empli de surprises), il n’a trouvé aucune correspondance proche. Ces mots ne s’y trouvent pas assemblés de façon pouvant constituer ne serait-ce que l’expression d’une idée semblable.

Boîte à trésor, est un lieu commun effectivement (pardon, j’ai failli ajouter enrubannée d’une ceinture).

Dans la magie noire les meilleurs évènements nous égarent et nous font perdre la mémoire. C’est le sens que je souhaitais donner.

Flétrissure, rupture, j’aime les assonances, c’est connu, elles rythment nos écoutes. Lourde, elle peut l’être : j’ai perdu deux cents grammes et pris deux kilos.

Peut-être ferai-je mieux la prochaine fois, le fouet de Néel manquerait-il ?

Re: Magique

Publié : 27 décembre 2016, 20:36
par Dona
Le fouet de Néel ?

Re: Magique

Publié : 27 décembre 2016, 20:44
par Liza
Tu m’étonnes !

Je ne t’ai jamais parlé de Néel, mon intransigeante prof de français qui me menait à la baguette en me notant sévèrement parce que « je le vaux bien » disait-elle.

Re: Magique

Publié : 27 décembre 2016, 20:47
par Dona
Ah d'accord ! je comprends mieux. Pour moi, Néel, c'est le nom d'un des personnages du romancier Barbey d'Aurevilly ! :)

Re: Magique

Publié : 27 décembre 2016, 20:52
par Liza
J’ai beaucoup râlé sur elle, des chamailleries constructives, elle me manque presque.

Je n’ai plus de cours de français, comme par hasard au moment où je dois rédiger des montagnes de rapports.

Je conseille aux jeunes d’en prendre plein la tête tout de suite, après il sera trop tard.

Re: Magique

Publié : 28 décembre 2016, 11:54
par Montparnasse
J'aime beaucoup ton texte et j'y reviendrai en fin de semaine. Mais il y a un ou deux passages que je n'ai pas compris. Si tu me réponds encore : « Ne te fais pas plus bête que tu n'es », je te décoche une fessée tout à fait méritée. (diable avec son fouet). Explique-moi plutôt :
Liza a écrit :En vérité le lit était en plastique et mes nuits trempaient dans un bain de furfurol, aux senteurs d’amande. Je prenais cette odeur pour une apaisante senteur. En réalité ce dissolvant de blé fermenté éliminait ma couche silencieusement et, m’intoxiquait sournoisement en même temps.

Subjugué par l’enchantement d’agréables moments, je n’ai pas entendu la cabanette dans ce ciel d’opéra.