Le Spleen de Paris

Toi

Pourquoi t’ai-je choisi ? étais-tu le plus beau ? Comment ai-je fait pour tomber sur toi ? Comment pouvais-je savoir que dans le calme ou la tempête, tu ne me quitterais pas ? T’aurais-je condamné à perpette ? Pas besoin de se morfondre, ce sont beaucoup de questions auxquelles, je ne peux répondre.

Tu n’es pas du genre à partir en courant lorsque je parle d’avenir. Mes projets, tu laisses venir. Toi et moi, nous sommes ensemble depuis toujours. Je compte sur toi, au soleil comme à l’ombre. Entre nous pas d’autocensure. Tu supportes mes caprices sans te plaindre. Tu ris dans mes joies et pleures dans mes blessures, sans geindre. Toi et moi, avons un nom épicène. Ensemble, dans l’ombre des coulisses et dans la lumière de la scène. Je me trouve souvent trop loin de toi, même si la nuit et le jour, tu ne me quittes pas. Lorsque tu n’es pas là, ma vie est en escale dans l’immense aéroport de l’inconnu.

Toi et moi, ne sommes-nous pas faits de tous mes soucis, de tous mes chagrins ? Par beau temps ou mauvais temps, dans les rires et dans les pleurs, de la constance, tu gardes la couleur. Ton sourire et mes larmes, dans un heureux quotidien, se mélangent. Tu sais me faire rire, pleurer ou me consoler, sans me juger. Tu m’écoutes délirer avec patience, sans jamais me contrarier. Tu laisses crier ton silence face à ma foudroyante colère. Ton éternel sourire semble effacer mes propos les plus amers. Jamais un mot pour me fâcher. Je n’ai eu aucun mal à t’apprivoiser. Grâce à toi, ma vie est légère. Comment aurais-je fait, si je ne t’avais pas aimé.
Pour trouver un compagnon comme le mien, inutile de chercher, il faut, de ce que l’on a, se contenter. Nous le choisissons, sans y penser, les yeux fermés. Il suffit de vénérer un petit nounours rieur, un chiffon fripé, un lapin élimé, et il devient un doudou parfait.

Liza

Épicène : Nom qui est commun au mâle et à la femelle d'une espèce, comme « rat », « aigle »

Je lui trouve une parenté avec un texte que tu avais écrit et posté sur AVP mais pas sur Spleen (sauf erreur). Tu évoquais un dictaphone ou un autre appareil, compagnon obsolète de ton enfance. Il finissait au rebut avec cette parole dure et outrageante : « Je te hais ! » qui ne me semblait faite que pour masquer de la tristesse ou des larmes.

Oui, je m'en souviens, c'était Confidences à un jouet mécanique.

Il serait sur AVP et pas ici, tu m'étonnes, normalement, c'est le contraire. Il peut avoir un autre nom.
Je rendais hommage à mon vieux dictaphone à cassettes, vaincu par le numérique.

Dans Toi, il n'y a aucune notion d'abandon, mon Benjy est toujours là. Je rends hommage à sa fidélité.
Rester près de moi si longtemps sans me contrarier... seul un minuscule nounours peut y arriver...
Et encore, je l'ai souvent jeté dans une autre pièce en lui fermant la porte au nez.

Le mien s'appelle « Jonasz ». C'est un petit chien jaune que j'ai longtemps pris pour un lapin. Il a mon âge. Il est à Fontenay, en cas de déménagement, je lui ferai enfin découvrir Balaruc. Quand j'étais petit, ma mère n'a jamais accepté de le prendre dans la valise.

En revanche, Toi, lu par Virginie (voix Microsoft gratuite), c'est la cata. Les machines à lire n'aiment pas mon écriture.