La manière
Publié : 12 août 2017, 20:58
La manière
Les années ont passé, chaque anniversaire est comme un départ, une fuite de l’histoire. À chaque fois, je paye le mémoire. Les années vont se perdre dans l’herbe mouillée d’un été plus vieux. Restent, en moi, ce qu’elles ne peuvent pas emporter. Je suis née d’une tempête, d’un ouragan qui a poussé vers l’oubli le jour béni, illuminé par des yeux couleur océan, où je naquis. Une distance qui nous accapare, un univers qui nous sépare. Les années se perdent, toujours un peu plus loin, au fond d’un horizon qui nous égare.
Pour vivre, il faut oublier. Qui voudrait me faire croire que tout s’efface. Cachée sous la buée, l’image floue des printemps qui fanent, nous fait face, dans le miroir du temps. Quand le glissant manteau glacé de l’hiver s’étend, je souhaite aller plus loin, monter plus haut dans le noir descendant, sans déraper, sans tomber, sans rien désapprendre ni oublier.
Le kaiku de bouleau me dispense la tiédeur et l’émoi. Lorsque j’ai froid, je chauffe mon corps de velours et de dentelle au feu de bois. Mon cœur dur, taillé coupant, comme un diamant, déchire le verre à froid, exposé au chaud, il fond trop facilement sans cabogel. Je trouve le vide au bout de mes doigts, une parenthèse, un repos, une trêve. Suis-je un sens interdit aux rêves, un chemin sans espoir ? Un sacrilège dans le cortège de la vie ? Où faut-il que j’aille ? Suis-je un château de paille ? Une petite étincelle prête à allumer un incendie ou suis-je prête à vider tout ce qui mouille mes yeux afin d’éteindre le feu et maîtriser l’embrasement de l’avenir. Dans ce monde égoïste, je ne veux pas être de ce peuple qui a froid. Je souhaite vivre une jolie histoire qui ne sera qu’à moi. Ma route est en zigzag, je la laisse mourir avec les vagues. Si je sais ce qu’il faut faire, reste à trouver la manière.
Liza...
Kaiku : Pot en bois de bouleau avec une anse surélevée utilisé pour la traite des brebis. Servait aussi à cuire le lait en jetant dedans des cailloux chauffées au feu.
Carbogel : ici employé comme nom masculin singulier.
Le dioxyde de carbone solidifié, est un réfrigérant communément appelé carboglace ou glace carbonique.
Les années ont passé, chaque anniversaire est comme un départ, une fuite de l’histoire. À chaque fois, je paye le mémoire. Les années vont se perdre dans l’herbe mouillée d’un été plus vieux. Restent, en moi, ce qu’elles ne peuvent pas emporter. Je suis née d’une tempête, d’un ouragan qui a poussé vers l’oubli le jour béni, illuminé par des yeux couleur océan, où je naquis. Une distance qui nous accapare, un univers qui nous sépare. Les années se perdent, toujours un peu plus loin, au fond d’un horizon qui nous égare.
Pour vivre, il faut oublier. Qui voudrait me faire croire que tout s’efface. Cachée sous la buée, l’image floue des printemps qui fanent, nous fait face, dans le miroir du temps. Quand le glissant manteau glacé de l’hiver s’étend, je souhaite aller plus loin, monter plus haut dans le noir descendant, sans déraper, sans tomber, sans rien désapprendre ni oublier.
Le kaiku de bouleau me dispense la tiédeur et l’émoi. Lorsque j’ai froid, je chauffe mon corps de velours et de dentelle au feu de bois. Mon cœur dur, taillé coupant, comme un diamant, déchire le verre à froid, exposé au chaud, il fond trop facilement sans cabogel. Je trouve le vide au bout de mes doigts, une parenthèse, un repos, une trêve. Suis-je un sens interdit aux rêves, un chemin sans espoir ? Un sacrilège dans le cortège de la vie ? Où faut-il que j’aille ? Suis-je un château de paille ? Une petite étincelle prête à allumer un incendie ou suis-je prête à vider tout ce qui mouille mes yeux afin d’éteindre le feu et maîtriser l’embrasement de l’avenir. Dans ce monde égoïste, je ne veux pas être de ce peuple qui a froid. Je souhaite vivre une jolie histoire qui ne sera qu’à moi. Ma route est en zigzag, je la laisse mourir avec les vagues. Si je sais ce qu’il faut faire, reste à trouver la manière.
Liza...
Kaiku : Pot en bois de bouleau avec une anse surélevée utilisé pour la traite des brebis. Servait aussi à cuire le lait en jetant dedans des cailloux chauffées au feu.
Carbogel : ici employé comme nom masculin singulier.
Le dioxyde de carbone solidifié, est un réfrigérant communément appelé carboglace ou glace carbonique.