MYOPUS GRADUS

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Montparnasse
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Montparnasse »

Vous écrivez un poème pour chanter son éloge plutôt que Vous écrivez un poème pour le lui réciter. ?

pour leurs cervelles oiseuses à la place de pour leurs cervelles lacunaires ?

Juste une idée comme ça :]

Et ça, c'est pour moi (je fais mes courses...) :

lavallière
rhingrave
Bientôt : jabot, redingote, lavallière, pourpoint, rhingrave et justaucorps etc... n'eurent plus de secret pour moi et Versailles, ressuscité, m'ouvrit en grand ses portes.
Yes, ça, c'est tapé ! Tu pourrais faire sauter "etc..." qui coupe un peu l'élan.
leurs chapeaux à plumes balayant avec panache le parquet hongrois de la chambre royale.
Et ça le fait aussi !
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Dona
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

Montparnasse a écrit :Vous écrivez un poème pour chanter son éloge plutôt que Vous écrivez un poème pour le lui réciter. ?

Bientôt : jabot, redingote, lavallière, pourpoint, rhingrave et justaucorps etc... n'eurent plus de secret pour moi et Versailles, ressuscité, m'ouvrit en grand ses portes.Yes, ça, c'est tapé ! Tu pourrais faire sauter "etc..." qui coupe un peu l'élan.

ah oui ! Merci ! Je vais faire quelques changements ! :)
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Dona
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

la rhingrave : (wikipedia) une jupe-culotte qui faisait partie du costume masculin de l'époque 1640-1670.


La rhingrave se portait assez bas sur les hanches et s'évasait vers le bas. Sa doublure était serrée au-dessus du genou par une coulisse. Parfois, il s'agissait d'une véritable jupe raide d'une ampleur réduite, qui rappelait un tonneau, et qui recouvrait un haut de chausses normal. Dans d'autres cas, il s'agissait de culottes très amples, molles et bouffantes, comportant donc un entre-jambe, bien que peu visible et très bas.

Image: https://fr.wikipedia.org/wiki/Rhingrave ... Atement%29
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Dona
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

" MYOPUS GRADUS " épisode 6 :



"Ce succès littéraire me valut la reconnaissance immédiate, dans ce domaine, de toute la classe de quatrième B. mais plus encore celle de monsieur Godin, le professeur.

Le brave homme, certainement médusé d'avoir enfin une élue aux arts des Lettres dans sa basse-cour de gros benêts me fit l'honneur de lire mon écrit. Il le lut assez bien du reste et je trouvais que sa diction s'était nettement améliorée. Il me complimenta :
- C'est vraiment très bien imagé et fort bien écrit !
Je m'attendais à ce qu'il étaye un peu plus sa réponse. .. Les quelques métaphores et figures syntaxiques que j'avais inventées de toute pièce me semblaient dignes d'être soulignées... Toutefois, ce ne sont pas ces procédés d'écriture que Monsieur Godin mit en avant mais plutôt la rythmique même de mes phrases : grammaticalement complexes, subordonnées souvent et particulièrement amples. C'est ainsi qu'il trouva fort bien l'occasion d'essayer de faire le commentaire suivant :

- J'apprécie spécialement la manière dont votre écrit joue de la protase et de...
- L'apodose ! m'écriai-je immédiatement.
Ces deux termes m'étaient familiers. En effet, férue de poésie, j'en connaissais assez bien la terminologie. En prosodie, la période se compose de deux parties : l'introduction ou protase, qui crée la tension et qui atteint son sommet à l'acmé et l'apodose qui la résout ; la partie montante et descendante d'un vers, d'une phrase donc.
Dès que j'eus répondu, j'entendis un rire général ! Ces nigauds riaient, se moquaient, cancanaient de
ces termes qui, dans leur paradigme particulier, m'enivraient depuis longtemps par leur connotation lettrée. Ces appellations érudites devaient donc leur paraître totalement exotiques... au même titre que je trouvais leurs idiomes ruraux particulièrement indigestes.

Ces moments de gloire littéraire arrivèrent souvent. A compter que nous avions une rédaction par mois, j'ai dû être lue au même rythme quand le professeur nous rendait les devoirs. J'étais un phénomène dans ce domaine. Il me plut que les autres enseignants en fussent informés et qu'on me regardât alors avec une attention particulière. L'enthousiasme aveugle d'une auteure de 15 ans est souvent à la hauteur de son orgueil et croyant écrire mieux que tous les autres, elle délaisse et même sous-estime, par vanité, méconnaissance et inexpérience, des écrits plus proches de la vérité que les élans tragiques, mystiques, intimes et grandiloquents qui ponctuent ses écrits... Mais il faut du temps pour en convenir et une certaine humilité qu'on acquiert avec l'expérience...

Malgré ou plutôt à cause de ces succès, je n'avais pas lié d'amitiés avec les élèves. On reconnaissait ma valeur, certes mais on en faisait une ennemie. Du moins, c'est ce que pensaient les filles...

Même si je n'étais jamais seule et que Blandine aux lions, malgré mon ironie féroce à son égard, m'accompagnait toujours, j'étais souvent mise à l'écart dès lors qu'il s'agissait d'invitations à des sorties ou des activités extra-scolaires. Je n'en avais cure.
Mon souci était d'être la meilleure et non pas l'amie de pauvres hères dont le niveau linguistique s'était arrêté au CP. J'étais l'héritier présomptif de Zola ou rien ; j'aurais pu me contenter d'un auteur moins célèbre et contemporain. En tout cas, il était inenvisageable de me laisser surpasser par qui que ce soit dans ce domaine de compétition et dans la classe que j'avais intégrée.

A dire vrai, une petite voix me laissait penser que je n'avais pas de concurrent à ma taille et de la même manière qu'il était facile pour un chevalier de gagner un tournoi sur un manchot, il m'était aisé d'être la meilleure en rédaction écrite dans le contexte de pauvreté littéraire où j'exerçais mes talents. En réalité, la bataille n'était pas loyale me disais-je. Eus-je gagné face à des adversaires plus féroces ? Nul ne le sait... Et je n'osais pas me poser plus longuement la question.

Bien que brillante, j'étais donc seule. Mais bien que seule, j'étais habitée par une multitude de personnages et ce jeu continuel qui me faisait les imaginer puis les décrire remplissait mon existence. "
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Liza »

Net progrès ! Rien trouvé à part Roi-Soleil qui doit prendre une cap à Roi, normalement.

L’habitude d'écrire en chiffre à combattre.

Même si je n'étais jamais seule et que Blandine aux lions malgré mon ironie féroce à son égard, m'accompagnât toujours,

La forme subjonctive "accompagnât" me semble anormale, toutefois, je n'ai pas la science infuse, votre avis m'accompagna ?

Allez, je tends le dos pour À suivre... !
On ne me donne jamais rien, même pas mon âge !
 
Ma page Spleen...
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

Liza a écrit :Net progrès ! Rien trouvé à part Roi-Soleil qui doit prendre une cap à Roi, normalement.

L’habitude d'écrire en chiffre à combattre.

Même si je n'étais jamais seule et que Blandine aux lions malgré mon ironie féroce à son égard, m'accompagnât toujours,

La forme subjonctive "accompagnât" me semble anormale, toutefois, je n'ai pas la science infuse, votre avis m'accompagna ? !

En fait, la tournure est trop vieillie pour être acceptable, j'ai trop peur qu'on la prenne pour une faute...
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Montparnasse
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Montparnasse »

Je n'ai trouvé que cet article possessif qui est sans doute une coquille :
Malgré ou à cause de ses succès
Ces ?

Allez, connecte-toi, que je te vois "verte" ? :mrgreen:
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

Montparnasse a écrit :Je n'ai trouvé que cet article possessif qui est sans doute une coquille :
Malgré ou à cause de ses succès
Ces ?

Allez, connecte-toi, que je te vois "verte" ? :mrgreen:
TIN -TIN -TIN -TIN !!!!!!!!!!!!! (c'est des roulements de tambour en fait ! :mrgreen: )
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Montparnasse »

Tu es là, mais en "invité". Ca t'arrive souvent d'ailleurs. Je suis sûr que c'est toi. Ah, ces forums sont capricieux...
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

" MYOPUS GRADUS " épisode 6 :


" Le cours d'EPS faisait partie de ceux où je m'illustrais par une paresse et un refus d'obtempérer jusqu'à la menace de plusieurs retenues cumulées. J'obéissais en dernier recours, c'est-à-dire, avant l'avertissement. Je considérais les professeurs de sport comme ignares et partant de ce postulat, leurs efforts pour me faire approcher du ballon, développer ma préhension d'une corde lisse ou entraîner mes abdominaux demeuraient vains jusqu'à sanction. Ceci m'avait valu, partout ailleurs plusieurs heures de colle. J'y étais habituée.

Lors du cycle d'endurance, on admira ma résistance à courir. C'était nouveau. Je n'avais jamais fait de sport ni fourni quelconque investissement dans le cours d'EPS. A quoi devais-je une telle endurance dans la course ? Probablement au fait que je marchais beaucoup. En effet, j'habitais assez loin du collège et résidant chez mes grands-parents, trop âgés pour conduire, le sort m'avait obligée à me rendre à pied à l'école. Je découvris donc que courir longtemps en gérant souffle et foulée m'était accessible. J'acquis un certain prestige dans cette activité et un cercle de garçons commença à ne plus seulement me considérer comme un phénomène intellectuel inatteignable . Ces nouveaux succès, s'ils me permettaient une politique d'expansion que je n'avais pas envisagée et qui servait ma gloire, m'étaient surtout utiles à m'enorgueillir du fait d'être populaire auprès de la gent masculine de la quatrième B.

Bugs Bunny notamment que je nommais indifféremment Rabbit ou Bigleux semblait se rapprocher sensiblement de ma personne. Hélas, ces affreuses lunettes et les horribles bagues qui métallisaient le haut de ses grandes dents le rendaient totalement repoussant. Une chance : il n'avait pas les oreilles décollées ce qui aurait été, en ce cas, intolérable tant le regarder de face était déjà difficile. Pourtant, malgré le rire niais et en pleine mue dont il était affligé, il était assez doux et rieur. Il eût fallu qu'il changeât de mise vestimentaire pour que je m'accorde à lui trouver un début d'intérêt. Mais ses pantalons de survêtement bleu marine inéluctablement salis aux genoux et dont quelques fils décousus pendouillaient sur les côtés n'avaient vraiment aucun charme.

Si les garçons parvenaient à se rapprocher de moi, ce n'était pas le cas des filles excepté Blandine aux lions.
L'hagiographie de sa lointaine patronne disait d'elle qu'elle était dévolue au sacrifice entier de sa personne. La pauvre fille, rabrouée de jour en jour par mes soins devait tenir, en effet, de sa glorieuse ancêtre chrétienne la vocation mystique de gagner ma rédemption car jamais elle ne baissait les bras et se bornait à me suivre tout en me racontant la naissance de toutes les petites bêtes qui voyaient le jour si souvent dans la basse-cour de ses parents. Naissances que je tournais fort en dérision tant ses débordements d'affection pour ces nouveaux-nés et ses récits de placenta femelle dans la paille des étables me révulsaient. "


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Allez-y les gars pour les fautes ! Je n'ai plus d'yeux ce soir § :mrgreen:
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