
J’ai noyé mes couleurs au gouffre du regard
D’une amante surgie des brumes de ma nuit.
J’ai frotté mes pastels en un semblant de fard
Sur ses joues effacées par le temps qui s’enfuit.
Aux instants incertains qui suivent le sommeil
Je voudrais sur ma toile engluer la mémoire
De ces femmes rêvées, de leurs baisers vermeils.
Mais hélas ce matin, à mille autres pareil,
A rendu à la nuit les soupirs illusoires,
Dont le doux souvenir s’évapore au réveil.