Poésies (mont)parnassiennes

En vers ou en prose !
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Re: Poésies (mont)parnassiennes

Message par Montparnasse »

Je rajoute : « Maraglier » : sonneur de cloches.

J'ai « Madelonnettes » (sans g) avec le même sens. Je garde cette graphie.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Liza
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Re: Poésies (mont)parnassiennes

Message par Liza »

« Je t’adore, ô ma frivole,
Ma terrible passion !
Avec la dévotion
Du prêtre pour son idole. »

Ton curé est guère mieux que le mien...
On ne me donne jamais rien, même pas mon âge !
 
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Re: Poésies (mont)parnassiennes

Message par Montparnasse »

Mon curé n'est qu'un idolâtre, il ne s'en défend pas ! Poil au bras ! D'ailleurs, en voici une preuve nouvelle :


À UNE DAME CRÉOLE

Au pays parfumé que le soleil caresse,
J’ai connu, sous un dais d’arbres tout empourprés
Et de palmiers d’où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.

Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés ;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.

Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
Belle digne d’orner les antiques manoirs,

Vous feriez, à l’abri des ombreuses retraites,
Germer mille sonnets dans le cœur des poëtes,
Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.

(Les Fleurs du mal, 1861)


Le poète a changé la fin du deuxième vers dans cette édition mais je trouve les vers deux et trois bien chargés. Que le grand maître me pardonne cette offense. Moi, qui ne suis qu'un soudard de la poésie, j'aurais tout inversé comme ça :

Au pays parfumé que le soleil caresse,
J’ai connu, sous un dais d’arbres et de palmiers
Tout empourprés d’où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.

Evidemment, le sens initial est perdu puisque ce sont les arbres ET les palmiers qui deviennent empourprés, et pas seulement les arbres...
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes

Message par Montparnasse »

MŒSTA ET ERRABUNDA

Dis-moi, ton cœur parfois s’envole-t-il, Agathe,
Loin du noir océan de l’immonde cité,
Vers un autre océan où la splendeur éclate,
Bleu, clair, profond, ainsi que la virginité ?
Dis-moi, ton cœur parfois s’envole-t-il, Agathe ?

La mer, la vaste mer, console nos labeurs !
Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse
Qu’accompagne l’immense orgue des vents grondeurs,
De cette fonction sublime de berceuse ?
La mer, la vaste mer, console nos labeurs !

Emporte-moi, wagon ! enlève-moi, frégate !
Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs !
— Est-il vrai que parfois le triste cœur d’Agathe
Dise : Loin des remords, des crimes, des douleurs,
Emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate ?

Comme vous êtes loin, paradis parfumé,
Où sous un clair azur tout n’est qu’amour et joie,
Où tout ce que l’on aime est digne d’être aimé,
Où dans la volupté pure le cœur se noie !
Comme vous êtes loin, paradis parfumé !

Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
— Mais le vert paradis des amours enfantines,

L’innocent paradis, plein de plaisirs furtifs,
Est-il déjà plus loin que l’Inde et que la Chine ?
Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs,
Et l’animer encor d’une voix argentine,
L’innocent paradis plein de plaisirs furtifs ?

(Les Fleurs du mal, 1861)


Note

MŒSTA ET ERRABUNDA : Triste et vagabonde
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Re: Poésies (mont)parnassiennes

Message par Montparnasse »

LE REVENANT

Comme les anges à l’œil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit ;

Et je te donnerai, ma brune,
Des baisers froids comme la lune
Et des caresses de serpent
Autour d’une fosse rampant.

Quand viendra le matin livide,
Tu trouveras ma place vide,
Où jusqu’au soir il fera froid.

Comme d’autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l’effroi.

(Les Fleurs du mal, 1861)
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Message par Montparnasse »

Et je te donnerai, ma brune,
Des baisers froids comme la lune


:super:
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Message par Montparnasse »

Ajout de 1861


SONNET D’AUTOMNE

Ils me disent, tes yeux, clairs comme le cristal :
« Pour toi, bizarre amant, quel est donc mon mérite ? »
— Sois charmante et tais-toi ! Mon cœur, que tout irrite,
Excepté la candeur de l’antique animal,

Ne veut pas te montrer son secret infernal,
Berceuse dont la main aux longs sommeils m’invite,
Ni sa noire légende avec la flamme écrite.
Je hais la passion et l’esprit me fait mal !

Aimons-nous doucement. L’Amour dans sa guérite,
Ténébreux, embusqué, bande son arc fatal.
Je connais les engins de son vieil arsenal :

Crime, horreur et folie ! — Ô pâle marguerite !
Comme moi n’es-tu pas un soleil automnal,
Ô ma si blanche, ô ma si froide Marguerite ?

(Les Fleurs du mal, 1861)
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Re: Poésies (mont)parnassiennes

Message par Liza »

Ma vitesse d'écoute et, surtout, de compréhension, est d’environ cent quatre-vingts mots par minute. J’ai du mal à trouver le temps de tout lire. Je m’y applique.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes

Message par Montparnasse »

Mais alors, tu es la même que sur le chat !
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Re: Poésies (mont)parnassiennes

Message par Montparnasse »

TRISTESSES DE LA LUNE

Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu’une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d’une main distraite et légère caresse
Avant de s’endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l’azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poëte pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d’opale,
Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil.

(Les Fleurs du mal, 1861)
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