Poésies (mont)parnassiennes
Re: Poésies (mont)parnassiennes
« Ah ! la poudre des saules qu’une aile secoue ! »
C'est le pollen, je suppose ! Je mets des lunettes de plongée.
C'est le pollen, je suppose ! Je mets des lunettes de plongée.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
Peut-être pensait-il au saule pleureur ? Ses branches tombent vers le sol et donnent l'impression de couler. « La poudre des saules », je ne sais pas. Qui sait ce qu'il y a dans la tête d'un poète ?
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
Michel et Christine
Zut alors, si le soleil quitte ces bords !
Fuis, clair déluge ! Voici l’ombre des routes.
Dans les saules, dans la vieille cour d’honneur,
L’orage d’abord jette ses larges gouttes.
Ô cent agneaux, de l’idylle soldats blonds,
Des aqueducs, des bruyères amaigries,
Fuyez! plaine, déserts, prairie, horizons
Sont à la toilette rouge de l’orage !
Chien noir, brun pasteur dont le manteau s’engouffre,
Fuyez l’heure des éclairs supérieurs ;
Blond troupeau, quand voici nager ombre et soufre,
Tâchez de descendre à des retraits meilleurs.
Mais moi, Seigneur ! voici que mon Esprit vole,
Après les cieux glacés de rouge, sous les
Nuages célestes qui courent et volent
Sur cent Solognes longues comme un railway.
Voilà mille loups, mille graines sauvages
Qu’emporte, non sans aimer les liserons,
Cette religieuse après-midi d’orage
Sur l’Europe ancienne où cent hordes iront !
Après, le clair de lune ! partout la lande,
Rougissant leurs fronts aux cieux noirs, les guerriers
Chevauchent lentement leurs pâles coursiers !
Les cailloux sonnent sous cette fière bande !
− Et verrai-je le bois jaune et le val clair,
L’Épouse aux yeux bleus, l’homme au front rouge, − ô Gaule,
Et le blanc Agneau Pascal, à leurs pieds chers,
− Michel et Christine, − et Christ ! − fin de l’Idylle.
(A. Rimbaud, Derniers vers)
Notes
Railway : Chemin de fer.
Liseron : Plante herbacée, à tige volubile.
Zut alors, si le soleil quitte ces bords !
Fuis, clair déluge ! Voici l’ombre des routes.
Dans les saules, dans la vieille cour d’honneur,
L’orage d’abord jette ses larges gouttes.
Ô cent agneaux, de l’idylle soldats blonds,
Des aqueducs, des bruyères amaigries,
Fuyez! plaine, déserts, prairie, horizons
Sont à la toilette rouge de l’orage !
Chien noir, brun pasteur dont le manteau s’engouffre,
Fuyez l’heure des éclairs supérieurs ;
Blond troupeau, quand voici nager ombre et soufre,
Tâchez de descendre à des retraits meilleurs.
Mais moi, Seigneur ! voici que mon Esprit vole,
Après les cieux glacés de rouge, sous les
Nuages célestes qui courent et volent
Sur cent Solognes longues comme un railway.
Voilà mille loups, mille graines sauvages
Qu’emporte, non sans aimer les liserons,
Cette religieuse après-midi d’orage
Sur l’Europe ancienne où cent hordes iront !
Après, le clair de lune ! partout la lande,
Rougissant leurs fronts aux cieux noirs, les guerriers
Chevauchent lentement leurs pâles coursiers !
Les cailloux sonnent sous cette fière bande !
− Et verrai-je le bois jaune et le val clair,
L’Épouse aux yeux bleus, l’homme au front rouge, − ô Gaule,
Et le blanc Agneau Pascal, à leurs pieds chers,
− Michel et Christine, − et Christ ! − fin de l’Idylle.
(A. Rimbaud, Derniers vers)
Notes
Railway : Chemin de fer.
Liseron : Plante herbacée, à tige volubile.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
LARME
Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
Je buvais, accroupi dans quelque bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Par un brouillard d’après-midi tiède et vert.
Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,
Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert.
Que tirais-je à la gourde de colocase ?
Quelque liqueur d’or, fade et qui fait suer !
Tel, j’eusse été mauvaise enseigne d’auberge.
Puis l’orage changea le ciel, jusqu’au soir.
Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches,
Des colonnades sous la nuit bleue, des gares.
L’eau des bois se perdait sur des sables vierges,
Le vent, du ciel, jetait des glaçons aux mares.
Or ! tel qu’un pêcheur d’or ou de coquillages,
Dire que je n’ai pas eu souci de boire !
(A. Rimbaud, Derniers vers)
Notes
Ormeau : Jeune orme. Orme, en général.
Colocase : Plante tropicale (Aracées), espèce de caladium exotique, cultivée en Polynésie pour son rhizome féculent.
Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
Je buvais, accroupi dans quelque bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Par un brouillard d’après-midi tiède et vert.
Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,
Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert.
Que tirais-je à la gourde de colocase ?
Quelque liqueur d’or, fade et qui fait suer !
Tel, j’eusse été mauvaise enseigne d’auberge.
Puis l’orage changea le ciel, jusqu’au soir.
Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches,
Des colonnades sous la nuit bleue, des gares.
L’eau des bois se perdait sur des sables vierges,
Le vent, du ciel, jetait des glaçons aux mares.
Or ! tel qu’un pêcheur d’or ou de coquillages,
Dire que je n’ai pas eu souci de boire !
(A. Rimbaud, Derniers vers)
Notes
Ormeau : Jeune orme. Orme, en général.
Colocase : Plante tropicale (Aracées), espèce de caladium exotique, cultivée en Polynésie pour son rhizome féculent.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Re: Poésies (mont)parnassiennes
Je dois avoir des tiges volubiles...
Petit orme : ormeau, j'en suis restée là.
Petit orme : ormeau, j'en suis restée là.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
Je crois que tu as raison, c'est le sens le plus probable dans le contexte. Il y a aussi orme, au sens général.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
La Rivière de Cassis
La Rivière de Cassis roule ignorée
En des vaux étranges :
La voix de cent corbeaux l’accompagne, vraie
Et bonne voix d’anges :
Avec les grands mouvements des sapinaies
Quand plusieurs vents plongent.
Tout roule avec des mystères révoltants
De campagnes d’anciens temps ;
De donjons visités, de parcs importants :
C’est en ces bords qu’on entend
Les passions mortes des chevaliers errants :
Mais que salubre est le vent !
Que le piéton regarde à ces claires-voies :
Il ira plus courageux.
Soldats des forêts que le Seigneur envoie,
Chers corbeaux délicieux !
Faites fuir d’ici le paysan matois
Qui trinque d’un moignon vieux.
(A. Rimbaud, Derniers vers, 1872)
Notes
Sapinaie : Lieu planté de sapins.
Claire-voie : Clôture ajourée.
Matois : Rusé.
La Rivière de Cassis roule ignorée
En des vaux étranges :
La voix de cent corbeaux l’accompagne, vraie
Et bonne voix d’anges :
Avec les grands mouvements des sapinaies
Quand plusieurs vents plongent.
Tout roule avec des mystères révoltants
De campagnes d’anciens temps ;
De donjons visités, de parcs importants :
C’est en ces bords qu’on entend
Les passions mortes des chevaliers errants :
Mais que salubre est le vent !
Que le piéton regarde à ces claires-voies :
Il ira plus courageux.
Soldats des forêts que le Seigneur envoie,
Chers corbeaux délicieux !
Faites fuir d’ici le paysan matois
Qui trinque d’un moignon vieux.
(A. Rimbaud, Derniers vers, 1872)
Notes
Sapinaie : Lieu planté de sapins.
Claire-voie : Clôture ajourée.
Matois : Rusé.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Re: Poésies (mont)parnassiennes
« En des vaux étranges »
Je suppose qu'ici, cela n'a rien à voir avec la valeur.
Il s'agit de vallons, de vallées où court la rivière.
Je suppose qu'ici, cela n'a rien à voir avec la valeur.
Il s'agit de vallons, de vallées où court la rivière.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
Oui, comme dans l'expression : « par monts et par vaux ».
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: Poésies (mont)parnassiennes
Honte
Tant que la lame n’aura
Pas coupé cette cervelle,
Ce paquet blanc, vert et gras,
À vapeur jamais nouvelle,
(Ah ! Lui, devrait couper son
Nez, sa lèvre, ses oreilles,
Son ventre ! et faire abandon
De ses jambes ! Ô merveille !)
Mais, non, vrai, je crois que tant
Que pour sa tête la lame,
Que les cailloux pour son flanc,
Que pour ses boyaux la flamme
N’auront pas agi, l’enfant
Gêneur, la si sotte bête,
Ne doit cesser un instant
De ruser et d’être traître,
Comme un chat des Monts-Rocheux;
D’empuantir toutes sphères !
Qu’à sa mort pourtant, ô mon Dieu !
S’élève quelque prière !
(A. Rimbaud, Derniers vers)
__ FIN __
Tant que la lame n’aura
Pas coupé cette cervelle,
Ce paquet blanc, vert et gras,
À vapeur jamais nouvelle,
(Ah ! Lui, devrait couper son
Nez, sa lèvre, ses oreilles,
Son ventre ! et faire abandon
De ses jambes ! Ô merveille !)
Mais, non, vrai, je crois que tant
Que pour sa tête la lame,
Que les cailloux pour son flanc,
Que pour ses boyaux la flamme
N’auront pas agi, l’enfant
Gêneur, la si sotte bête,
Ne doit cesser un instant
De ruser et d’être traître,
Comme un chat des Monts-Rocheux;
D’empuantir toutes sphères !
Qu’à sa mort pourtant, ô mon Dieu !
S’élève quelque prière !
(A. Rimbaud, Derniers vers)
__ FIN __
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.